Cinq mois après l'arrivée de Jean-François Mattei au ministère de la Santé et la quasi disparition des fameux comités, une nouvelle affaire, venue d'outre-Atlantique, a réanimé le débat. La cour fédérale d'appel de San Francisco confirma la possibilité pour les médecins de Californie de recommander (mais sans prescrire) la consommation de cannabis a leurs patients souffrant de sida dépassé ou de cancer. Si la décision ne fut pas commentée par notre ministre, les praticiens français rappelèrent leur désaccord avec une telle conception de la marijuana à l'occasion d'un sondage réalisé sur notre site. Il est en effet intéressant de constater qu'en octobre dernier, 76% des professionnels de santé estimaient que le cannabis ne devait pas entrer dans l'arsenal thérapeutique. Un an plus tard, et alors qu'au mois de mai les professionnels de santé ont signalé leur accord avec la loi de 1970 (89% disaient à l'époque être favorables à son maintien), ils sont désormais majoritaires (57%) à souhaiter l'introduction en France d'une loi identique à celle entrée en vigueur la semaine dernière au Pays Bas et qui permet aux patients munis d'une ordonnance de se procurer du cannabis en pharmacie.
Selon notre sondage réalisé cette semaine, seuls 42% des professionnels de santé sont encore réticents à reconnaître les vertus médicinales de la marijuana.
Une question demeure : ce revirement d'opinion s'explique-t-il par l'exemple hollandais qui aura su rassurer les professionnels de santé français ou par la multiplication des enquêtes dans ce domaine (même si leurs résultats ne sont pas toujours concordants) ? © Copyright 2003 http://www.jim.fr
A.H.