Le pronostic des grossesses chez les femmes atteintes de néphropathie chronique a donné lieu à des publications contradictoires. M. Beaufils et coll. ont suivi 325 grossesses chez 131 patientes. La fréquence des fausses-couches ne dépassait pas celle de la population témoin. Celle des morts in utero était fortement accrue (moyenne Tenon et AP 1%), celle de l'hypotrophie ftale l'était à peine (moyenne Tenon 6%). La fréquence de ces accidents ne différait pas significativement suivant le type histologique de néphropathie. La fréquence de la mort ftale a été de 18% chez les patientes hypertendues avant la grossesse contre 6,8% chez celles qui étaient normotendues (p < 0,01). Elle a été de 31% sur 42 grossesses chez les 16 patientes dont la créatinine était supérieure à 100 mmol avant la grossesse (p < 0,01). Chez les patientes normotendues avec fonction rénale normale avant la grossesse, la mortalité ftale était de 4,5%.
Ainsi, si la mortalité ftale est accrue, elle ne justifie pas de décourager les patientes d'entreprendre une grossesse. Elle ne diffère pas suivant le type de néphropathie, mais le pronostic est largement lié au niveau de la pression artérielle et de la fonction rénale. L'espoir d'une issue favorable est nettement plus élevé si les grossesses sont entreprises à un stade précoce de la néphropathie.
L. V.
D'après la communication de M. Beaufils, XIIes journées de l'HTA, 17 et 18 décembre 1992, Paris.
L V