LE PARADOXE DU MONITORING FOETAL

LE PARADOXE
DU MONITORING FŒTAL

La surveillance électronique du rythme cardiaque fœtal est utilisée depuis les années 1960 pour identifier les périodes à risque chez le fœtus, afin de limiter les risques potentiels de mort périnatale ou de désordres neurologiques. Actuellement, environ 60% des femmes bénéficient de cette surveillance au cours du travail. La détection d'anomalies du rythme cardiaque entraîne une intervention rapide du praticien afin d'éviter les complications, et le plus souvent, le bébé présente un score d'Apgar normal à la naissance.

Une revue de la littérature portant sur 10 études n'a pas montré de relations entre des profils particuliers du rythme cardiaque fœtal et la survenue de troubles neurologiques. Une étude séparée des profils de rythme cardiaque chez 55 enfants présentant des anomalies neurologiques (hémorragie cérébrale, convulsions néonatales, signes neurologiques aigus) n'a décelé aucun résultat spécifique permettant de prévoir la survenue de ces troubles cérébraux. Ces constats peuvent s'expliquer dans la
mesure où les troubles neurologiques surviennent en dehors de la période du travail, et où le monitoring permet d'identifier les périodes de risque fœtal mais n'est pas prévu pour identifier les lésions cérébrales.

Bien qu'il ne faille évidemment pas abandonner le monitoring fœtal, il n'est donc pas prouvé qu'il ait une valeur prédictive ou préventive dans la survenue des désordres neurologiques néonataux.

N.T.

Rosen M.G. et coll. : "The paradox of electronic fetal monitoring : more data may not enable us to predict or prevent infant neurologic mortality". Am. J. Obstet. Gynecol., 1993 ; 168 : 745-751.

TRIADOU NICOLE

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