Un cancer bien caché
Une vingtaine d'observations au cours desquelles un syndrome de Raynaud a pu révéler une néoplasie occulte ont déjà été publiées.
A.J. Decross et coll. rapportent un autre cas, celui d'une femme de 62 ans, souffrant d'un syndrome de Raynaud d'une main, s'étant rapidement aggravé et ayant résisté à la nifédipine et à la sympathectomie. Seule l'application de gel de trinitrine a entraîné un bénéfice partiel ce qui n'a cependant pas empêché l'évolution vers la nécrose et finalement l'amputation.
Six mois après, la patiente est décédée après que l'on a découvert des nodules pulmonaires en rapport avec des métastases d'un adénocarcinome d'origine pancréatique.
Les syndromes de Raynaud paranéoplasiques surviennent vers la cinquantaine. L'atteinte est le plus souvent asymétrique, rapidement évolutive avec nécrose dans 80 % des cas. Un cancer est découvert en moyenne 8,7 mois après le début du syndrome de Raynaud : il s'agit habituellement d'une tumeur solide, pulmonaire ou digestive.
Ph. B.
Decross A.J. et coll. : "Paraneoplastic Raynaud's phenomenon". Am. J. Med., 1992 ; 92 : 571-572.
B. P.