La pyomyosite est fréquente sous les tropiques mais exceptionnelle sous nos climats.
Elle débute par des crampes et des myalgies sans fièvre, souvent à la suite d'un traumatisme ou d'un effort inhabituel. Au bout d'une à deux semaines, les douleurs augmentent et les muscles atteints sont gonflés par un dème tandis que s'installe une fébricule. Les muscles deviennent ensuite durs "comme du bois" et une septicémie peut survenir.
Le diagnostic est fait par le scanner ou l'IRM, et la ponction à l'aiguille qui ramène du pus contenant dans 95% des cas du staphylocoque doré. Dix observations ont été signalées chez des malades au stade de SIDA et C.A. Widrow et coll. en ont rapporté 6 autres cas.
Parmi ces 6 patients, l'un d'eux à développé une rhabdomyolyse et chez un autre, Citrobacter freudnii a été isolé, constituant ainsi le premier cas de pyomyosite à germe Gram négatif au cours du SIDA.
Chez ces malades, la pyomyosite a eu tendance à disséminer et à récidiver à l'arrêt du traitement ce qui souligne la nécessité d'une thérapeutique agressive et prolongée.
Il faut savoir penser à ce diagnostic chez des malades au stade de SIDA qui ont souvent plusieurs raisons, notamment un traitement par AZT, d'avoir des myalgies.
Ph. B.
Widrow C.A. et coll. : "Pyomyositis in patient with the HIV". Am. J. Med., 1991 ; 91 : 129-136.
Tirés à part : U. Mathur-Wagh, Beth Israel Medical Center, 16th Street at First Av., NY 10003, Etats-Unis.
BRISSAUD PHILIPPE