L'acide ursodésoxycholique (UDCA) ayant fait la preuve de son efficacité en matière de cirrhose biliaire primitive, il était licite de penser à l'essayer dans le cadre d'une autre affection cholestatique, la cholangite sclérosante primitive. C'est ce qu'ont fait U. Beurs et coll. chez 14 patients dans un essai contre placebo sur une période d'une année. Une amélioration biologique significative a été observée dans le groupe traité comme l'attestaient les taux de bilirubine, des phosphatases alcalines, des gammaGT, des ALAT et des ASAT. Il en a été de même pour le score histologique. En revanche, le taux des sels et d'acides biliaires est resté inchangé et aucune amélioration clinique significative n'a été décelée (asthénie, prurit). Le délai de suivi est peut-être trop court pour juger complètement du bénéfice, mais ce traitement mérite sans doute d'être tenté au vu de son innocuité.
G. Galatola et coll. ont, quant à eux, comparé chez 18 patients l'effet d'une prise unique de 250 mg d'UDCA au coucher et de trois prises lors des repas. Au douzième mois, une dissolution partielle des calculs biliaires a été constatée chez 7 des 9 patients traités par dose unique et seulement 4 des patients recevant une dose fractionnée. Les deux seuls cas de dissolution complète ont été observés dans le groupe prise unique. Curieusement ce résultat clinique n'était pas corrélé à la modification du contenu biliaire puisque l'indice de saturation mesuré au terme du premier mois de traitement était comparable pour les deux groupes. Cette étude plaide en faveur d'une administration vespérale de l'UDCA, proposition qui semble logique puisqu'elle repose sur la présence prolongée du médicament dans les voies biliaires pendant la nuit, période la plus favorable à la lithogenèse du fait du faible débit biliaire.
P.L.