Quelle qu'en soit l'origine, l'ischémie chronique digitale pose des problèmes thérapeutiques.
Si des sympathectomies proximales ont été tentées mais avec peu de succès, les sympathectomies distales au niveau des doigts semblent plus prometteuses. Les fibres sympathiques sont en effet très dispersées et l'innervation distale se fait d'une manière segmentaire et étagée, ce qui explique la possibilité d'effectuer des interventions distales.
Chez 12 malades présentant une ischémie chronique sévère, dont 2 étaient atteints de maladie de Buerger, 3 de syndrome de Raynaud et 1 ayant une sclérodermie, 30 sympathectomies ont été réalisées sur 24 doigts, en raison de l'échec du traitement médical et de l'aggravation des douleurs.
L'intervention à intéressé plusieurs axes digitaux ; la dissection et la libération entre le nerf et l'artère ont été calquées sur les images de thrombose visibles sur l'artériographie. L'adventicectomie artérielle a complété la déconnexion sympathique.
Les douleurs ont régressé immédiatement après l'intervention avec sensation de réchauffement, diminution de l'intolérance au froid, et cicatrisation des ulcérations. Le résultat s'est maintenu avec un recul de 4,5 ans.
Ce traitement pourrait être étendu à des formes moins sévères ce qui permettrait un résultat clinique meilleur.
Ph. B.
Gomis R. et coll. : "Sympathectomies artérielles segmentaires au niveau des doigts". Ann. Chir. Main, 1991, 10 : 30-35.
BRISSAUD Ph.
