Amsterdam, 22 juin 2006.Les femmes sont davantage susceptibles de souffrir de polyarthrite rhumatoïde (PR) que les hommes et la maladie est, chez elles, plus agressive. Voici la principale conclusion de l’étude présentée par Björn Svensson (Un. Lund, Svensson) qui portait sur la fréquence et les facteurs prédictifs de rémission dans la polyarthrite rhumatoïde. Elle a concerné 698 patients participant à la BARFOT study (importante étude de cohorte réalisée en Suède sur des polyarthrites rhumatoïdes débutantes) entre septembre 1995 et septembre 1999, et qui présentaient à l’inclusion une polyarthrite depuis moins de un an.
Les taux globaux de rémissions (définies sur un score DAS28 <2,6) à 2 ans et à 5 ans étaient de 37,9 % et 38,5 %, respectivement. Toutefois ils sont de 32 % et 31 % pour les femmes, contre 49 % et 52 % chez l’homme (p=0,005). Cela est-il lié à une présentation initiale de la maladie différente selon les sexes ? Probablement pas. En effet, si le DAS28, le score de la douleur et le HAQ de base étaient plus élevés chez la femme, le taux de CRP de départ était plus important chez l’homme. La raideur était identique dans les deux groupes. Enfin, la fréquence des rémissions a été associée de manière significative, outre le sexe, au taux des anticorps anti-CCP, au score fonctionnel, à la douleur et au DAS28.
Après 2 et 5 ans, les différences en termes de HAQ, de DAS28 et de score de la douleur se sont accrues entre les deux sexes, tandis que les taux de CRP sont restés équivalents. Un calcul complexe n’a par ailleurs pas pu incriminer chez la femme une moindre réponse aux thérapeutiques proposées.
Il n’ y a donc pas d’explication claire à la plus grande sévérité de la PR chez la femme.
Dr Dominique-Jean Bouilliez