Helsinki, 5 juillet 2006. Plus de 30 % des épilepsies sont mal contrôlées avec les risques à long terme que l’on connaît : détérioration cognitive, dysfonction psychosociale, morbi-mortalité augmentée. Les facteurs qui conduisent à une telle situation sont loin d’être tous identifiés. Pour tenter de les « débrouiller » davantage, une équipe de Glasgow, menée par Martin Brodie, a repris les données de tous les patients (n=890, dont 780 évaluables) chez lesquels une épilepsie avait été nouvellement diagnostiquée entre juillet 1982 et août 2001. Ils ont alors été répartis en 3 groupes : répondeurs avec rémission (n=462, 59 %), non répondeurs pharmacorésistants d’emblée (n=276, 35%) et patients ayant présenté un rechute après une période minimale de 12 mois sans crise (n=42, 5 %).
Plusieurs éléments prédictifs ont pu être dégagés, dont le
nombre de crises avant l’instauration de tout traitement (4 vs 8 ;
p<0,0001), et plus particulièrement au cours des 3 mois
précédant le traitement (2 vs 4 ; p<0,0001), les antécédents
familiaux d’épilepsie (OR 2,22 ; intervalle de confiance à 95 %
-IC95- 1,42-3,48 ; p=0,001), les antécédents de traumatismes
cérébraux (OR 3,11 ; IC95 1,92-5,03 ; p<0,001), les comorbidités
psychiatriques (OR 2,29 ; IC95 1,51-3,48 ; p<0,001) et la
présence de convulsions fébriles (OR 2,62 ; IC95 1,24-5,52 ;
p=0,012).
Ceci souligne, l’importance de déterminer d’emblée
l’anti-épileptique le plus approprié au syndrome épileptique et de
l’administrer rapidement.
Dr Dominique-Jean Bouilliez