Stéroïdes anabolisants : des effets stupéfiants !

WCC – Barcelone. Le médecin est fréquemment confronté au dopage. En effet, plus de ¾ des adeptes des salles de musculation se renseignent sur ces pratiques et 19 à 24 % des sportifs pratiquant un sport récréationnel prennent une « aide » médicamenteuse ou nutritionnelle (!). Et pourtant le médecin n’a pas toujours la possibilité de répondre aux problèmes du dopage de manière pertinente. Comment soigner les effets secondaires du dopage ? Comment les prévenir dans un monde où l’on  accepte que les musiciens prennent des bêtabloquants, les politiciens de l’alcool et les chefs d’entreprise des tranquillisants ? Reprenant les statistiques des 180 000 prélèvements annuels effectués en Allemagne, statistiques qui font état de la prévalence énorme de la présence d’anabolisants (43 % des tests positifs), le Pr Horst Michna (Fac. Médecine du Sport, Münich, membre du Comité olympique allemand) s’est appliqué à faire le panégyrique des effets secondaires de ces drogues. Et c’est stupéfiant !

En bref, outre les problèmes cardio-vasculaires et cardiaques (phénomènes spastiques, athérogenicité, fibrose et hypertrophie myocardique), largement décrits, il faut savoir que les stéroïdes anabolisants peuvent entraîner des troubles de la coagulation, des problèmes hépatiques, sexuels avec baisse de la libido, des gynécomasties, des tendinites à répétition, des troubles du métabolisme glucidique, des manifestations psychiatriques d’allure schizoïde ou bipolaire, et des troubles du comportement…

Le rôle du médecin, qu’il soit généraliste, endocrinologue, psychiatre, cardiologue, ou médecin du sport, doit passer d’abord par un dépistage attentif de toute anomalie ou modification de la morphologie et de l’attitude de l’athlète. En cas de doute, si les questions ne doivent pas être intrusives pour ne pas rompre le contrat de confiance, il appartient au médecin cependant de mettre tout en œuvre pour aider l’athlète à signaler les produits qu’il absorbe. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra effectuer un travail sur la réalité du dopage.

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Référence
Michna H. : “Drug abuse in (competitive) sport: epidemiological and pharmacological data.” Symposium “Cardiovascular adverse effects of doping in sports”, World Congress of Cardiology (Barcelone, Espagne) : 2-6 septembre 2006.

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