
L’édition 2006 du congrès européen de gastroentérologie s’est
tenue à Berlin du 21 au 25 octobre. Près de 10 000 personnes
étaient inscrites provenant de 103 pays différents. L’Italie, la
France, l’Allemagne, et l’Espagne étaient les nations les plus
représentées. Quelques chiffres : 114 sessions, 2 729 abstracts,
une centaine d’exposants et environ 125 000 visites sur le site
internet de l’UEGW (United European Gastroenterology Week)…
Pour stimuler les débats et les échanges entre les participants
étaient organisés pour la première fois des forums sur des sujets
controversés et des discussions autour des postes (posters rounds)
à l’heure du déjeuner.
Le cancer colorectal représente un enjeu majeur de santé
publique dans les pays industrialisés, et notamment en Europe où
300 000 nouveaux cas sont diagnostiqués tous les ans (60 000 en
Allemagne, 35 000 en France et 33 000 en Italie et au Royaume-Uni).
Les communications sur ce thème ont surtout mis l’accent sur
l’importance d’un dépistage précoce dès 50 ans. Selon le professeur
Stockbrügger (Maastritch) : « 90 % des patients pourraient être
guéris si la maladie était diagnostiquée suffisamment tôt ». Dans
ce contexte la coloscopie virtuelle pourrait représenter une voie
d’avenir mais sa place nécessite encore d’être précisée comme l’a
souligné le professeur Stockbrügger car elle ne permet pas de
dépister avec certitude les tumeurs de petite taille (moins de 8
mm). A noter que des résultats intéressants ont été présentés avec
cette technique dans le bilan des tumeurs de l’intestin grêle et
des saignements digestifs inexpliqués.
Par ailleurs le rôle de l’alimentation dans la prévention du cancer
colorectal fait toujours l’objet de recherches, des spécialistes
indiens se sont notamment penchés sur les effets éventuellement
protecteurs des fibres et des régimes végétariens.
Autre thème phare de ce congrès : Helicobacter pylori. Au-delà du Nobel attribué l’année dernière pour son identification et la découverte de son rôle dans la gastrite et l’ulcère peptique, cette petite bactérie continue à faire parler d’elle. En effet, les résistances aux antibiotiques classiquement utilisés sont en augmentation avec de grandes disparités toutefois selon les pays. C’est ainsi qu’au fil des ans les schémas thérapeutiques se diversifient...