UEGW – Berlin. La rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) est
habituellement traitée par des doses élevées de corticoïdes
administrées par voie intraveineuse. La tolérance d’un tel
traitement peut cependant laisser à désirer, tout autant que son
efficacité à long terme, et la colectomie peut s’imposer dans un
tiers des cas. La qualité de vie, après une telle intervention, est
en général moyenne, voire médiocre. Le recours à la cyclosporine,
là aussi par voie intraveineuse, peut entraîner des complications
majeures, auquel s’ajoute la crainte d’une rechute à l’arrêt d’un
tel traitement. Dans ces conditions, il reste une large place pour
les stratégies thérapeutiques innovantes, parmi lesquelles mérite
de figurer l’infliximab, du fait des résultats encourageants de
quelques études ouvertes.
Un essai multicentrique ouvert dans lequel ont été inclus 73
malades atteints d’une RCH sévère (n=58) ou modérée (n=15) a été
réalisé dans ce contexte. Tous les participants étaient
potentiellement candidats à une colectomie, du fait de
l’inefficacité de la corticothérapie intraveineuse. L’infliximab a
été administré à raison d’une, de deux ou de trois perfusions (5
mg/kg) chez respectivement 22, 14 et 37 malades.
Dans les 2 mois qui ont suivi, une colectomie s’est imposée chez
10 des 58 malades (17 %) atteints d’une RCH sévère. La fréquence de
l’intervention était la plus faible quand la perfusion d’infliximab
a été utilisée à deux (2/10) ou trois reprises (1/10).
En l’absence de colectomie, 74 % des malades ont connu une
rémission clinique pendant 2 mois. Au terme de 3 ans de suivi, le
taux global de survie sans colectomie a été de 62 % avec
l’association infliximab et immunosuppresseurs (5 aminosalicylés
[5-ASA] en l’occurrence). Un patient est décédé d’une infection
pulmonaire, 11 jours après une perfusion d’infliximab.
L’infliximab (5 mg/kg) par voie intraveineuse semble faire preuve
d’une certaine efficacité dans le traitement de la RCH réfractaire
à la corticothérapie intraveineuse. Deux ou trois perfusions
semblent mieux valoir qu’une seule.
Dr Henri Barrat