Bamako, le jeudi 30 novembre 2006 – Les importantes campagnes de vaccination contre la fièvre jaune organisées en Afrique subsaharienne avaient permis d’assister à une quasi disparition de ces épidémies meurtrières dans cette région du monde. La situation n’a malheureusement eu de cesse de se dégrader au cours des dernières décennies, tant et si bien que sans une nouvelle impulsion dynamique, la fièvre jaune pourrait tuer entre 1,5 et 2,7 millions de personnes d’ici 2050. La mise en œuvre d’un véritable programme de vaccination passe par l’émergence d’une nouvelle prise de conscience des responsables sanitaires des pays concernés. Tel semble être tout du moins le parti pris de l’Agence de médecine préventive (AMP), mais également des instances internationales telle que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’agence onusienne pour l’enfance (UNICEF) ou encore l’alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI).
2007 : renouveau de la lutte contre la fièvre jaune
Dans la perspective d’une relance des campagnes de vaccination contre la fièvre jaune dès 2007, l’OMS et l’UNICEF conseillent aux états les plus touchés la mise en place d’une stratégie devant inclure : l’introduction du vaccin dans les calendriers de vaccination infantile dès l’âge de 9 mois, la réalisation de campagnes d’immunisation collectives et la mise en œuvre d’une véritable surveillance épidémiologique. Pour accompagner les responsables sanitaires de huit pays africains francophones dans la mise en œuvre de ces différents points de lutte, l’AMP organise à Bamako du 11 au 15 décembre prochain un atelier de formation sous l’égide du ministère de la Santé malien. L’un des premiers objectifs de cette opération pédagogique est de dispenser une aide méthodologique quant à l’élaboration d’un dossier de financement de campagnes de vaccination.
GAVI finance l’achat des vaccins et la moitié des coûts des campagnes
L’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) a en effet débloqué un budget de 58 millions de dollars qui permettront d’une part de financer l’achat des doses de vaccins et d’autre part de « couvrir la moitié des coûts opérationnels des campagnes de vaccination préventives », dans douze pays africains, dont huit états francophones (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Sénégal, Togo) et quatre états anglophones (Ghana, Libéria, Nigeria et Sierra Léone). Pour bénéficier de ces financements, les pays candidats devront présenter un dossier faisant état d’une « détermination des districts prioritaires » et proposant une « programmation des campagnes de vaccination ». Il sera en outre accompagné d’un plan de financement concernant la couverture des coûts restant à la charge de chaque pays, tandis que les différentes actions visant à la « pérennisation d’une couverture vaccinale élevée » devront être détaillées.
Partenaires multiples
Face aux exigences du GAVI, l’AMP propose un véritable soutien aux responsables sanitaires des pays africains et promet de les accompagner pendant un an sur cette voie d’une plus grande autonomie. Signalons que ce programme de relance de la vaccination contre la fièvre jaune en Afrique Subsaharienne est le fruit d’une collaboration entre différents partenaires institutionnels aujourd’hui soutenus par la Direction Accès au Médicament de Sanofi Aventis et de la division vaccins du groupe Sanofi Pasteur.
L.C.