Le taux de suicide chez les personnes de plus de 65 ans est réputé plus élevé que dans les autres classes d’âge. Le nombre absolu de suicide chez les personnes âgées devrait augmenter pour des raisons démographiques. Il est donc important d’identifier les facteurs de risques de suicide dans cette population.
Une équipe finlandaise a étudié pendant 15 ans les taux et les méthodes de suicide, sur la base des constatations médico-légales, chez les Finlandais de plus de 65 ans en les comparants à ceux des adultes de 18 à 64 ans. Ils ont recueillis les antécédents à la recherche de multiples pathologies somatiques.
Les données de cette étude ont montré que le taux moyen de
suicides était significativement plus faible après 65 ans (22,5
pour 100 000) qu’entre 18 et 64 ans (38,4 pour 100 000) et qu’il
diminuait au cours du temps dans les deux groupes.
Les modalités du suicide étaient plus souvent violentes chez les
personnes âgées et rarement sous l’influence de l’alcool.
La prévalence d’antécédents d’hospitalisation pour épisode
dépressif ou pour une maladie somatique était plus importante dans
le groupe des plus de 65 ans.
Ceux qui avaient été hospitalisés pour des maladies urogénitales,
des traumatismes ou des intoxications après l’âge de 50 ans avaient
plus souvent souffert d’épisodes dépressifs, requérant eux-mêmes
l’hospitalisation.
Ces résultats mettent en évidence le lien entre de multiples
pathologies et la dépression. Les maladies urogénitales, les
traumatismes et les intoxications notamment apparaissent souvent
associés à la dépression.
Cette étude montre également que les personnes âgées du nord de la
Finlande ont un taux de suicide moins élevé que les plus jeunes et
la diminution de ce taux au cours des 15 années de l’étude laisse
penser que les actions préventives contre le suicide sont efficaces
également chez la personne âgée.
Dr Bruno Vialatte