Paris, 11 janvier 2007. Entre février et avril 2006, sur plus de
2 500 enfants consultants en dermatologie 1 265 enfants
étaient porteurs d’hémangiomes ; les 1 292 enfants,
appariés en sexe et en âge ont servi de groupe témoin dans cette
étude destinée à identifier les facteurs de risque associés à ce
type de lésion vasculaire. Il a été tout d’abord constaté que, chez
170 enfants avec hémangiomes, la grossesse avait fait l’objet d’un
geste prénatal alors que ça n’était le cas que pour 137 des
témoins. En analyse univariée, la fréquence des gestes prénataux
était significativement augmentée dans le groupe des sujets
porteurs d’hémangiomes. Cette tendance était retrouvée après
ajustement pour le sexe, le poids et le centre investigateur. L’âge
des enfants au moment où les hémangiomes ont été diagnostiqués en
consultation était en moyenne de 7,67 mois. Il s’agissait souvent
d’angiomes cervico-céphaliques dont 40 % étaient de type mixte, 36
% superficiels, 11 % dermiques et 2,5 % multiples. Par ailleurs on
retrouvait dans la population des enfants avec hémangiomes les
facteurs favorisants classiques que sont le sexe féminin, un poids
de naissance inférieur à 1 500 g et une prématurité inférieure
à 37 semaines d’âge gestationnel.
Cette étude de grande ampleur, réalisée dans l’hexagone, semble donc corroborer des publications déjà anciennes qui mettaient en avant le rôle des gestes anténataux dans le développement des hémangiomes du nourrisson. L’existence de marqueurs immunologiques identiques dans les vaisseaux placentaires et au sein des hémangiomes comme GLUT 1 peut constituer un élément de preuve d’une telle association. Certains considèrent en effet que c’est la migration d’angioblastes d’origine placentaire au niveau du mésenchyme dermique embryonnaire qui déclenche l’apparition des hémangiomes.
Néanmoins cette étude n’a pas permis de préciser si certains gestes étaient plus fréquemment en cause que d’autres et s’il s’agissait plutôt des biopsies villositaires ou de simples prélèvements de liquide amniotique qui induisaient un tel phénomène.
Dr Patrice Plantin