La Commission européenne s’attaque « au monopole » des pharmacies françaises

Bruxelles, le jeudi 22 mars 2007 – Les craintes exprimées en France à l’heure de la percée en Allemagne de la société néerlandaise Doc Morris, spécialisée dans la pharmacie virtuelle, qui a ouvert outre Rhin ses premières officines au début de l’année ont révélé l’inébranlable attachement des Français « aux trois piliers » sur lesquels semble durablement établie la pharmacie dans notre pays. Ces trois « piliers », rappelle le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Pierre Leportier, sont « la répartition, qui permet à chacun de disposer d’une officine à moins de six minutes de chez lui et qui évite que les pharmaciens soient concentrés dans les grandes villes et au Sud comme les médecins, le monopole de compétence en matière de délivrance des médicaments et le principe de propriété ». Ces règles qui empêchent notamment la prolifération de chaînes de pharmacies telles qu’elles existent au Canada ou aux Etats-Unis ou la commercialisation des médicaments dans les supermarchés, sont suivies avec des variantes proches dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Italie, l’Espagne, l’Autriche et l’Allemagne.

 

Mise en demeure

 

Cet apparent consensus qui unit plusieurs grands pays européens quant au nécessaire « monopole » des pharmacies n’est aujourd’hui plus du goût de la commission européenne qui après avoir attaqué l’Italie, l’Espagne ou l’Autriche menace désormais la France. Les autorités françaises ont en effet reçu ce mercredi 21 mars une « lettre de mise en demeure » de la Commission européenne obligeant la France à revenir sur ses législations qui obligent le propriétaire d’une office à être pharmacien et qui ne permettent pas que ces officines soient détenues par des groupes de grande distribution. Disposant de deux mois pour satisfaire les demandes de la Commission européenne, la France pourrait, passé ce délai, être l’objet d’une saisine de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) de Luxembourg à l’automne prochain. Cette action de Bruxelles suscite de vives inquiétudes au sein des représentants de la pharmacie française. Le président de la FSPF affirme que la « France doit absolument défendre les pharmacies ».


L.C.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article