Paris, le jeudi 12 avril 2007 – Organisation
résolument contestataire, Act up ne voyait guère d’un très bon œil
en 2004 la naissance de la Haute autorité de lutte contre les
discriminations (HALDE). Il est vrai que cette nouvelle instance
aurait pu se révéler une enveloppe creuse incapable de mener à bien
les missions qui lui étaient confiées. Le rapport remis ce mercredi
11 avril par les représentants de la Halde au Président de la
République à l’occasion de son second anniversaire force Act up à
revoir son jugement, non sans faire taire toutes ses
critiques.
Il est vrai que les délibérations de la Halde concernant les
discriminations subies par les séropositifs dans l’accès à l’emploi
ont témoigné de sa volonté de répondre aux inquiétudes de
nombreuses associations de malades. Dans son rapport annuel, la
Haute autorité revient notamment sur les nombreuses réclamations
dont elle a été saisie concernant « l’exclusion des candidats
séropositifs au VIH asymptomatiques » aux concours
permettant d’exercer la profession de personnel naviguant. La
sagacité de la Halde a contribué à rappeler que le VIH ne figure
pas sur la liste des « affections pouvant légalement
justifier une décision d’inaptitude » à la profession de
steward ou d’hôtesse de l’air. Son action a en outre permis que
soit engagée la modification de l’arrêt du 5 juillet 1984 afin que
l’imprécision de cette fameuse liste ne permette plus de justifier
la discrimination des séropositifs. Au-delà des questions liées à
l’emploi et aux discriminations visant les séropositfs, la
satisfaction d’Act up aura également pu concerner la prise de
position de la Halde en faveur de la levée de l’interdiction qui
empêchait les homosexuels d’être donneur de sang.
Cependant, Act up ne peut taire toutes ses revendications. L’association souhaite notamment que dans la rédaction de « ses bonnes pratique en matière de lutte contre les discriminations » la Halde n’omette pas de se pencher sur les discriminations liées à l’état de santé, contrairement à ce que laisseraient supposer ses travaux préparatoires. Act up insiste également pour que la réflexion de la Haute autorité s’élargisse « aux discriminations fondées sur l’identité de genre », évoquant par cette formule les « transsexuels ».
A.H.