Cette situation constitue même un critère d’exclusion dans les essais qui ont été consacrés à l’évaluation de la revascularisation myocardique par angioplastie, de sorte que les données pronostiques concernant cette population à très haut risque sont à l’évidence très rares.
Une étude rétrospective permet d’en savoir plus sur ce sujet. Au cours de la période d’inclusion (1995-2005), 186 malades (78 % de sujets de sexe masculin, âge moyen, 60,4+/-13,8 ans) ont bénéficié d’une angioplastie coronaire percutanée immédiate dans les suites d’un IDM compliqué d’un arrêt cardiaque réanimé avec succès. Dans 154 cas, la prise en charge a été faite en urgence par l’intermédiaire des équipes du SAMU. Seuls 32 malades ont été victimes d’un ACR en milieu hospitalier.
L’IDM était de topographie antérieure dans 56 % des cas et il existait un tableau de choc cardiogénique lors de l’admission environ une fois sur deux (52 %). L’angioplastie coronaire avec implantation d’un stent a été couronnée de succès chez 161 malades sur 186 (87 %).
Le taux de survie à 6 mois a été globalement de 54 % et le taux de survie à 6 mois sans séquelle neurologique de 46 %. En analyse multivariée, les variables prédictives de la survie à 6 mois ont été les suivantes : 1) la brièveté de l’intervalle entre le début de l’ACR et, d’une part la réponse médicale (odds ratio, OR, 0,67), d’autre part, le retour d’une activité cardiaque et circulatoire spontanée (OR, 0,91 ; 2) l’absence de diabète (OR, 7,30).
L’IDM compliqué d’un arrêt cardiorespiratoire reste une éventualité grave, de pronostic réservé. Cette étude rétrospective suggère qu’une prise en charge médicale préhospitalière prompte, complétée par une revascularisation myocardique immédiate au moyen de l’angioplastie coronaire, permet un taux de survie à 6 ans de 54 %.
Dr Catherine Watkins