Deux spécialistes français ont écrit une revue sur la cellule de
Merkel qui permet d’en connaître tous les aspects mais également
(presque) tous les mystères.
La cellule de Merkel est présente au niveau de l’épiderme de
l’ensemble des vertébrés. Elle est particulièrement intéressante
par les connexions étroites qu’elle développe avec les fibres
nerveuses sensitives et par les nombreux peptides qu’elle est
capable de sécréter au rang desquels figurent, entre autres, la
substance P impliquée dans le prurit, mais également la sérotonine,
le VIP et la somatostatine et bien d’autres neuro-hormones.
L’embryologie de la cellule de Merkel est toujours sujette à discussion : elle est observée au niveau cutané dès la 12ème semaine de gestation mais son origine n’est pas encore clairement établie bien que l’hypothèse de sa différentiation à partir des kératinocytes épidermiques soit actuellement abandonnée. Il est plus probable qu’elle dérive de la crête neurale.
Le rôle de mécanorécepteur habituellement dévolu à la cellule de Merkel a fait l’objet de nombreux travaux mais il est probablement surestimé si l’on considère que la destruction par les ultraviolets des cellules de Merkel cutanées n’altère pas de façon significative les propriétés mécanoréceptives cutanées.
Le lien très important entre cellules de Merkel et terminaisons
nerveuses est confirmé par la disparition de plus de la moitié des
cellules de Merkel épidermiques après dénervation d’un territoire
donné.
La pathologie tumorale induite par la prolifération des cellules de
Merkel (carcinome à cellules de Merkel) est plus fréquente au cours
de l’immunosuppression, et le carcinome à cellules de Merkel est 13
fois plus fréquent chez les patients souffrants d’une infection par
le VIH. Le traitement est chirurgical. Il n’y a pas de consensus
sur l’intérêt du curage des aires ganglionnaires de drainage. Et
les chimiothérapies, en cas de métastases, n’ont pas fait, jusqu’à
présent, la preuve de leur efficacité.
L’identification précise du rôle des cellules de Merkel reste malgré tout difficile au 21ème siècle compte tenu du fait que sa culture in vitro n’est toujours par réalisable.
Dr Patrice Plantin