Si le traitement chirurgical des régurgitations mitrales organiques est habituel, il n’en va pas de même pour les régurgitations fonctionnelles pour lesquelles le traitement médical semble préférable à l’annuloplastie qui comporte des risques opératoires trop élevés.
Une solution intéressante pourrait être l’implant MONARC à propos duquel les résultats d’une étude préliminaire ont été présentés par le Dr D. Messika-Zeitoun (Bichat, Paris) au cours de l’ESC 2007.
Cet implant est composé de 3 éléments : deux « ancres », de structure identique aux stents métalliques, s’implantant après cathétérisme jugulaire dans les deux sinus coronaires. Ces deux ancres sont reliées par un ressort très fin composé de matériau biodégradable. Une fois l’implant inséré, il se délite progressivement tout en ayant généré une certaine tension sur une bonne partie de l’anneau valvulaire mitral, permettant ainsi une restructuration des valvules environnantes et une réduction de la régurgitation existante.
Afin de savoir si les résultats chez l’homme étaient aussi bons que chez l’animal, une étude pilote multicentrique a testé l’appareillage chez 36 patients avec régurgitation mitrale fonctionnelle modérée à sévère (de grade 2 à 4 avec une fraction d’éjection ventriculaire >25 % et sans ischémie concomitante).
Le succès de la procédure, défini par l’implantation de l’appareil au bon endroit sans occasionner de décès, de tamponnade ou d’infarctus, a été obtenu chez 32 patients (89 %). Quatre échecs ont été rapportés dont deux liés à des sinus coronaires tortueux, et deux autres à un sinus coronaire trop large. Aucun décès n’a été déploré.
A J30, 28 des 32 patients étaient toujours indemnes de toute complication cardio-vasculaire majeure. Deux cas de tamponnade avec bonne récupération ont été notifiés à J1 et à J6 tandis qu’un patient a présenté un infarctus sans onde Q à J16 et un patient est décédé d’arythmie ventriculaire à J22.
A plus long terme, soit après 90 jours, l’échocardiographie réalisée chez 19 patients a montré une réduction de la régurgitation (de 2,7 à 1,9) avec persistance de l’implant en place chez 16 patients sans effets secondaires cardio-vasculaires majeurs (décès, infarctus, thrombose du sinus coronaire ou embolie pulmonaire). « Globalement, la méthode est faisable, relativement sûre et mérite une évaluation sur une plus grande échelle » a conclu D. Messika-Zeitoun.
Dr Dominique-Jean Bouilliez