Maladie universelle, la prévalence de la dermatite atopique dans le monde varie de 0,6 à 20,5 %. Elle est en France, chez les enfants de moins de 15 ans estimée à 8,82 %.
Que cela soit en partie lié à une progression dans la prise en
charge médicale et les performances diagnostiques, il n’en reste
pas mois que la fréquence rapportée de la DA ne cesse
d’augmenter. Au Japon, elle est passée de 15 % en 1985 à 24,1
% en 1997. En Europe du nord, elle était de 3 % pour les
sujets nés avant 1960, de 8 à12 % pour ceux nés entre 60 et 70 et
de 15 % après 1970. En Angleterre, elle a augmenté de 5,1 % en 1946
à 12,2 % en 1970 et de 5,3 % pour les enfants de 8-13 ans en 1964 à
12 % en 1989. Aux USA, les enfants nés avant 1960 étaient
atteints dans 5 % des cas contre 15 à 20 % de ceux nés en
1980.
La DA de l’adulte est également en pleine expansion : 3,3 % pour
les plus de 30 ans au Japon ; en Suède, 59 à 68 % des
patients de 25 à 41 ans ayant eu une DA dans l’enfance en souffrent
toujours. A San Paolo actuellement, 35,7 % des patients
atopiques qui consultent à l’hôpital ont plus de 18 ans.
Parmi les facteurs de risque, l’hypothèse hygiéniste reste controversée. Deux études sur des migrants ne montrent pas d’influence des facteurs environnementaux mais indiquent que c’est l’hérédité qui prime. A l’inverse d’autres pathologies chroniques, la fréquence de la DA augmente avec le niveau social. Une histoire familiale de DA est le facteur prédictif le plus fort de DA : certaines études concluent que le risque lié à la mère est identique à celui lié au père et d’autres que le risque lié à la mère est deux fois plus important. Les données sont contradictoires en ce qui concerne l’influence de la taille de la famille, de l’allaitement au sein et de la pollution atmosphérique. Le rôle des allergies alimentaires est souvent allégué, rarement prouvé (il existe une grande différence entre les données des tests cutanés et les résultats des épreuves de réintroduction ou le régime). L’alcool et le tabac au cours de la grossesse semblent augmenter le risque de développer une DA.
Dr Clarence De Bélilovsky