Les 28es Journées de l’Association française pour l’étude de la ménopause ont consacré une table ronde au thème « Vulve et ménopause » au cours de laquelle le Dr R. Rouzier, de l’hôpital Tenon (Paris) a attiré l’attention sur les dysplasies et les carcinomes vulvaires, l’évolution de l’incidence de ces pathologies et leur relation aux Papillomavirus humains (HPV).
Données d’incidence
Le Dr R. Rouzier a rappelé que les néoplasies vulvaires
constituent l’une des 12 néoplasies dont l’incidence va croissant
dans les pays industrialisés et précisé les données de progression
de ces néoplasies.
Les néoplasies vulvaires intra-épithéliales (VIN) et invasives
augmentent de 2,4 % par an, chez les femmes jeunes surtout ; le
cancer invasif de la vulve représentant 4 à 5 % des tumeurs
malignes gynécologiques. La majorité des tumeurs malignes de la
vulve sont des carcinomes épidermoïdes, touchant surtout des femmes
âgées de plus de 65 ans, se développant en règle sur une affection
vulvaire préexistante, VIN liée aux HPV ou bien lichen
scléreux.
L’incidence des VIN augmente jusqu’à 40-49 ans, tandis que
l’incidence des cancers invasifs croît rapidement à partir de 50
ans.
Relations VIN-HPV
L’association entre néoplasies intra-épithéliales vulvaires et
infection par le HPV est documentée.
Alors que les néoplasies cervicales sont liées pour près de 100 %
aux HPV, environ 30 à 40 % des cancers invasifs de la vulve sont
liés à l’infection par ces virus ; les autres étant liés à
l’évolution d’un lichen scléreux vulvaire.
Selon le génotype du HPV, les lésions diffèrent : lésions bénignes
liées aux HPV 6 et 11, lésions prénéoplasiques ou néoplasiques pour
les HPV 16 et 18.
Le Dr P. Rouzier a mis l’accent sur le fait que la présence des HPV, retrouvée dans 70 à 80 % des VIN laisse entrevoir, grâce à la vaccination, la possibilité d’une réduction non seulement de l’incidence des néoplasies cervicales intra-épithéliales et des cancers du col, mais aussi de diminuer l’incidence des néoplasies vulvaires intra-épithéliales.
Dr Julie Perrot