Les données de la recherche accumulées depuis plusieurs décennies ont mis en évidence le rôle de la nutrition dans ses trois dimensions (alimentation, activité physique et état nutritionnel) comme un déterminant majeur de la santé, notamment en termes de morbidité et de mortalité [1]. Comportement multidimensionnel, l’alimentation comprend des facteurs protecteurs comme délétères. Une consommation suffisante en fruits et légumes, en aliments riches en glucides complexes ou en fibres, ainsi qu’une limitation de la consommation de certains nutriments comme les acides gras saturés ou les glucides simples, sont souvent considérées comme des facteurs protecteurs associés à une réduction de certaines maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires [2], certains cancers [3], le diabète de type 2 [4] ou encore l’ostéoporose [5]. Ces associations restent cependant complexes à démontrer, certains de ces facteurs étant associés par exemple à la survenue de cancers sur certaines localisations, mais pas sur d’autres, ou encore de façon différenciée selon les âges de la vie [3]. Dans l’ensemble, un consensus international s’est fait jour pour reconnaître l’intérêt, pour la réduction de certaines de ces maladies chroniques, d’une alimentation suivant quelques recommandations de base [1] : une consommation suffisante en fruits et légumes, en féculents et aliments complets, et en eau ; des apports ni trop faibles ni trop élevés en viandes, produits de la pêche et oeufs, et en produits laitiers ; et des consommations limitées en produits gras, salés ou sucrés. La corpulence tout au long de la vie, le niveau de pression artérielle, les taux en lipides sanguins, la glycémie ou encore le statut selon certains micronutriments, constituent des marqueurs prédictifs de la morbidité et de la mortalité [1]. Dans des niveaux normaux ou subnormaux, ils signent la qualité de l’alimentation et, pour certains d’entre eux, un ensemble de comportements adapté à un bon état de santé (par exemple, l’activité physique ou l’absence de pratique tabagique). L’intérêt de leur mesure réside dans le fait qu’ils sont des indicateurs intermédiaires de survenue de "maladies" comme l’obésité, l’hypertension artérielle, les dyslipidémies, ou le diabète, dont l’impact de santé publique fait partie des plus importants en termes de coûts économiques et d’années de vie sans maladie. Le déficit en certains micronutriments pourrait être associé également à la survenue de maladies chroniques, bien que les données de la recherche à ce sujet soient encore partielles. Signalons par ailleurs, le cas du statut en folates chez les femmes en âge de procréer qui est associé au risque de survenue d’anomalies de fermeture du tube neural, causes de fausses couches ou de handicaps lourds pour les enfants. Enfin, il a été également démontré l’intérêt d’une pratique suffisante d’activité physique pour la prévention et la prise en charge de certaines maladies chroniques (certains cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète, obésité et ostéoporose) et la diminution de son impact sur l’évolution ou la mortalité de ces pathologies [6]. En parallèle, et quoique non directement opposable, la sédentarité constitue également l’un des facteurs de risque de développement du surpoids
Voir : http://www.invs.sante.fr/publications/2007/nutrition_enns/RAPP_INST_ENNS_Web.pdf