C.DUPIN,
Montréal
Tout débute en apparence par une extraction dentaire chez un homme de 70 ans. Quelques jours plus tard apparaissent une sinusite, des acouphènes et une baisse de l’acuité auditive du côté gauche qui vont progressivement se bilatéraliser. Ces symptômes s’accompagnent d’une altération de l’état général avec amaigrissement, sueurs nocturnes et dyspnée au moindre effort.
Le malade est alors adressé par son généraliste à l’hôpital Addenbrooke de Cambridge.
A l’examen d’entrée, le malade est pâle et asthénique. L’on retrouve des ulcérations buccales, une adénopathie sus-claviculaire gauche et une masse dure dans le flanc droit. Le bilan biologique systématique retrouve une anémie microcytaire (50,9 mmol d’hémoglobine par litre) et un syndrome inflammatoire marqué avec VS supérieure à 120 mm à la première heure et CRP supérieur à 250 mg/L. Les bilans hépatique et rénal sont normaux à l’exception d’une hématurie microscopique. La radio de thorax met en évidence des opacités arrondies évocatrices de métastases (voir cliché).
Devant ce tableau en faveur d’un cancer métastasé avec
localisation pulmonaire et ganglion de Troisier, un bilan à la
recherche d’un cancer primitif, orienté sur les signes cliniques,
est demandé rapidement.
L’examen ORL attribue les acouphènes à une dysfonction
temporo-mandibulaire en rapport avec l’extraction dentaire et la
baisse de l’acuité auditive à des végétations adénoïdes. Les
ulcérations buccales sont mises en rapport avec un pemphigus
paranéoplasique.
Un scanner demandé pour explorer la masse du flanc droit met en
évidence une tumeur du côlon ascendant. Celle-ci se révélera aux
biopsies pratiquées lors d’une coloscopie être un adénocarcinome
modérément différencié.
A ce stade le diagnostic de cancer colique métastasé est porté et le malade averti du très mauvais pronostic de son affection.
Un examen radiologique et un dosage sanguin vont pourtant infirmer ce diagnostic (du moins en partie).
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