
La dyschésie relève de causes multiples dont certaines sont encore obscures. Cela en fait donc un vrai problème pratique qui implique une démarche diagnostique rigoureuse et systématique. Ainsi, il est classiquement recommandé de s’enquérir du recours éventuel à des manœuvres digitales visant à faciliter l’évacuation car le type de manœuvre utilisé pourrait avoir une valeur diagnostique. Cela dit, les contre-exemples sont nombreux en pratique quotidienne. L’équipe de Laurent Siproudhis a donc essayé d’y voir plus clair.
Ils ont repris les données de 468 patients (91 % de femmes), d’âge moyen 57 ans, se plaignant de troubles fonctionnels ano-rectaux dont une dyschésie (38 %) et/ou une incontinence anale (28 %).
Au sein de ce groupe, 180 patients (38 %) rapportaient des manœuvres digitales péri-anales (32 %), endo-anales (33 %), endo-vaginales (25 %) ou multiples.
Certes, ces patients avaient, de façon significative, un score de constipation plus élevé et des troubles de l’évacuation rectale plus prononcés en défécographie.
En revanche, hormis le cas particulier des manœuvres endovaginales plus souvent rapportées en cas de rectocèle (Illustration), le type de manœuvres n’avait pas de valeur d’orientation diagnostique (figure).
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Manœuvres digitales défécatoires en fonction
de la cause |
En bref, cette étude a clairement démontré que le recours à des manœuvres digitales témoignait d’un trouble objectif de l’évacuation. En revanche, le type de manœuvres n’avait pas de valeur d’orientation diagnostique, ce qui rejoint notre impression clinique.
Drs V.de Parades et J.-D.Zeitoun