Les topiques médicamenteux sont à l’origine d’allergie de contact, avec un risque particulièrement élevé chez les patients ayant un ulcère de jambe. Une crème à l’acide hyaluronique utilisée depuis 2 ans dans le traitement des plaies suintantes (et en particulier les ulcères de jambe) semble ne pas échapper à la règle...
Six cas d’eczéma aigu ont en effet été rapportés chez 4 femmes
et 2 hommes âgés de 87 ans en moyenne. La crème cicatrisante était
prescrite pour des ulcères de jambes (4 cas), une plaie traumatique
(1 cas) ou une xérose cutanée (1 cas).
Les 6 malades ont été testés avec une batterie standard, ainsi
qu’avec une batterie « ulcère de jambe » chez les 4 patients
concernés.
Les 6 patients avaient des tests positifs à ++ ou +++ pour la crème
lors des lectures à 48 heures et à 96 heures. Quatre patients
étaient polysensibilisés (Baume du Pérou, fragrance mix,
budésonide, lanoline, amerchol L101, alcool cétostéarylique,
parabens).
Les composants de la crème ont été testés. La responsabilité a été
imputée au déhydroacétate de sodium à 3 % dans 4 cas et au lanette
SX dans 2 autres cas. Le dernier patient n’a eu aucune réaction
avec le détail des ingrédients.
C’est la première fois qu’une allergie de contact à ce topique est rapportée. Ce n’est certainement pas la dernière ! Il faut donc penser à tester cette crème lors du bilan allergologique des ulcères de jambe. Le responsable de la sensibilisation n’est pas le principe actif, l’acide hyaluronique, mais le déhydroacétate de sodium pourtant généralement bien supporté dans les cosmétiques. L’application de ce conservateur sur une peau lésée tout comme la présence du polyéthylèneglycol dans la composition de la crème pourraient favoriser la sensibilisation.
Dr Geneviève Démonet