Le choix et le contrôle rigoureux des ingrédients définissent le caractère bio d’un produit. Cependant la qualité des composants et leur caractère « naturel » ne sont pas une garantie d’innocuité…
La cosmétologie «bio» utilise des produits issus de la phytothérapie : huiles végétales, eaux florales, cires et beurres. Il n’y a pas de législation européenne standardisée pour ces produits. La certification «bio» est contrôlée par des organismes indépendants («Ecocert », «Cosmébio écologique et biologique», «Nature et progrès », «Qualité France») et ne garantit que l’absence de produits non autorisés et le pourcentages minimal d’ingrédients naturels et «bio ». Cependant, le respect du cahier des charges n’est pas rendu public. On peut, par ailleurs, trouver des additifs, des conservateurs et des produits de synthèse dans des cosmétiques étiquetés « bio ».
De nombreuses plantes sont toxiques ou allergisantes. Un produit peut donc être tout à la fois «bio» et provoquer une réaction allergique… Ainsi, la substitution des conservateurs de synthèse par des huiles essentielles ou par l’alcool n’est pas toujours innocente et peut provoquer irritation et allergies. Lorsqu’elles s’oxydent, les huiles essentielles peuvent produire des composés fortement sensibilisants. Dans certaines huiles essentielles, on peut trouver jusqu’à 16 des 26 allergènes devant figurer obligatoirement sur l’étiquette…
Le risque allergique est sans rapport avec le risque sanitaire et toxique. Un aliment « bio » peut déclencher une allergie tout comme un cosmétique « bio ». Pour les allergènes, il n’existe pas de barrière entre le naturel (et donc le « bio ») et le synthétique…
Dr Geneviève Démonet