Anti-TNF et SpA

L’équipe de M. Rudwaleit et al.(1) a confirmé en réanalysant les données de l’étude RHAPSDODY (adalimumab en double insu dans les SpA), que les patients avec ankylose marquée avaient répondu aussi bien que ceux sans ankylose significative : 66 % de bons répondeurs (baisse du BASDAI d’au moins 50 %) versus 55 %.

Par ailleurs, dans cette même étude RHAPSDODY, une bonne réponse (BASDAI amélioré d’au moins 50 %) était bien plus fréquente chez les patients dont l’IRM objectivait des signes d’inflammation, surtout au niveau des arcs postérieurs (OR 4,2, p = 0,016), puis des corps vertébraux (OR 3,0, p = 0,06), alors que la présence d’une inflammation sur l’IRM des sacro-iliaques n’était pas discriminante (2).

Ces mêmes auteurs berlinois ont étudié le devenir des 23/ 46 patients souffrant de SpA axiale « inclassées » (i.e. sans encore de signes de sacro-iliite, et qui duraient en moyenne depuis 4 ans) qui avaient bien répondu pendant un an à l’adalimumab dans une étude en double insu versus placebo. Au terme de cette étude d’un an, l’adalimumab avait été interrompu. Sur ces 23 bons répondeurs, 19 (83 %) ont rechuté dans l’année, mais la reprise de l’adalimumab s’est avérée à nouveau efficace dans 77 % des cas (3).

La poursuite des anti-TNF à de plus faibles posologies pourrait être une solution chez beaucoup de ces patients. L’incontournable équipe berlinoise a piloté une étude en double insu sur 16 semaines pour comparer l’efficacité de l’étanercept à 50 mg/semaine (379 patients) et de la salazopyrine à 3 grammes par jour (187 patients) chez des SpA avec au moins une atteinte périphérique. L’évaluation était surtout faite sur des échelles de qualité de vie (SF-36, EuroQoL, etc.). Le pourcentage d’amélioration du SF-36 a été plus marqué dans le groupe sous étanercept (30 % versus 19 %) ; idem pour le score ASQoL (44 % versus 20 %), et pour le composant fatigue du BASDAI (amélioration moyenne de 47 % versus 26 %) (4).

Sur 88 patients traités par anti- TNF (3/4 d’hommes) pour une SpA dans deux hôpitaux du Royaume-Uni, 77 ont accepté de répondre à un questionnaire sur leur activité professionnelle récente : 22 étaient retraités ou en invalidité définitive avant le début du traitement. Pour les 55 patients encore en âge de travailler, 40 étaient encore au travail, 10 ne travaillaient qu’à mi-temps, et 5 étaient en arrêt de travail depuis peu. Le nombre moyen de jours d’arrêt de travail annuel était pour ces deux catégories confondues de 15,6. Au terme de 21 mois de traitement, 47 patients travaillaient à plein temps et 8 à mi-temps, aucun n’étant plus en arrêt de travail. Ceci équivaut à une reprise partielle ou complète de travail pour 8/77 patients (10 %), et à un gain annuel de 10 jours d’arrêt de travail par SpA traitée par anti- TNF (5).

 

Dr J-M.Berthelot

 

1. Rudwaleit M et coll. : Adalimumab (HUMIRA®) Is Highly Effective in Treating Patients With Ankylosing Spondylitis (AS) With Advanced Spinal Fusion
2. Herman KG et coll. : Prediction of Response to Adalimumab by Magnetic Resonance Imaging (MRI) in the Treatment of Active Ankylosing Spondylitis
3. Amtenbrik AL et coll. : Tight Enough? Implementing TICORA in an Early Arthritis Clinic
4. Sieper J et coll. : Assessment of Patient-Reported Outcomes From a Randomized, Double-Blind Study of Etanercept and Sulphasalazine in Patients With Ankylosing Spondylitis
5. Keatl A et coll. : Effects of TNF blockade treatment on work and associated variables in patients with Ankylosing Spondylitis.

ACR/ ARHP Scientific Meeting 2008 (San Francisco, USA) : 24-29 octobre 2008.

Copyright © Len medical, Rhumatologie pratique, décembre 2008

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