Au début des années 1960, les principales découvertes de l’épidémiologie cardiovasculaire, venues surtout de Framingham, construisaient les concepts de risque cardiovasculaire et avaient déjà été portées à l’attention des médecins responsables des soins. Ceux-ci disposaient, grâce à ces données épidémiologiques, des connaissances nécessaires pour commencer à transférer aux personnes qu’ils soignaient des messages de prévention cardiovasculaire primaire et secondaire. Depuis cette époque, toutes les recherches épidémiologiques ont démontré l’existence d’associations statistiques fortes, dans les deux sexes et à tous les âges, entre l’incidence des maladies coronariennes, des accidents vasculaires cérébraux, des artériopathies des membres inférieurs et de l’insuffisance rénale chronique et le niveau des pressions artérielles systolique et diastolique mesurées en consultation par la méthode auscultatoire. Le corpus de connaissances fut plus long à affiner pour les mesures des lipides plasmatiques et de la glycémie, puis d’autres facteurs de risque commencèrent à être proposés, du fibrinogène aux tests de réaction inflammatoire et de multiples autres maintenant. Les comportements favorisant l’apparition des facteurs de risque et la survenue des maladies cardiovasculaires et rénales furent parallèlement découverts : l’excès d’ingestion de corps gras, de sucres et de sel, la dépendance tabagique ou alcoolique, l’insuffisance d’activité physique, certains profils psychologiques et les difficultés sociales. Les interventions médicamenteuses et non-médicamenteuses démontrèrent leur rapport bénéfice/risque favorable, à partir de 1964-1970 pour l’hypertension artérielle, au début des années 1990 pour l’hypercholestérolémie, et à la fin de celles-ci pour le diabète dit non insulino-dépendant.
Fait-on bien attention à l'hypertension?
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