Chez le nourrisson de moins de 6 mois, le lait est le seul aliment indispensable.
Lorsque l'allaitement maternel est impossible, et en cas d'allergie aux protéines de lait de vache, les laits de substitution seront des hydrolysats poussés de protéines de lactosérum ou des caséines voire des mélanges d'acides aminés chez les nourrissons allergiques aux autres formes.
Les laits de chèvre, de brebis et de jument ne doivent pas être utilisés car ils sont inadaptés aux besoins nutritionnels de cet âge. C'est aussi le cas des “laits” végétaux d'amande, noisette, noix, châtaigne, avoine et riz qui peuvent provoquer une dénutrition.
Un hydrolysat de protéines de riz adapté aux enfants vient d'être mis sur le marché mais une seule étude a été menée jusqu'ici avec ce produit.
Le lait de soja ne doit pas être utilisé chez l'enfant de moins de 6 mois en raison de sa teneur en phytoestrogènes. Pour les mêmes raisons, il est déconseillé de donner des préparations industrielles à bas de soja chez l'enfant de moins de 3 ans. Il vaut mieux utiliser des préparations pour nourrisson moins riches en phytoestrogènes.
Chez le nourrisson de 6 mois à 1 an, lors de la diversification
alimentaire, il faudra maintenir 650 à 700 ml par jour de
substituts de lait sur 3 repas.
Les patients polyallergiques ont souvent une allergie au lait de
vache associée à d'autres allergies (oeuf, poisson, blé,
arachide...). L'équilibre alimentaire sera obtenu par une
consommation de féculents, de fruits et légumes à chacun des repas.
L'utilisation d'eau de Vittel riche en calcium peut être utile.
A l’âge de 10 ans, 45 % des enfants “guéris” de leur allergie au lait signalent des troubles digestifs avec les laitages. Il existerait plus d'intolérance au lactose chez ces enfants par diminution de l'activité lactasique en relation avec une souffrance muqueuse.
La néophobie alimentaire (refus des aliments nouveaux) est une autre complication de l'allergie alimentaire. Elle est plus fréquente et persistante chez les enfants ayant eu une allergie alimentaire.
Le régime, en conséquence, ne doit pas être contraignant mais doit s'adapter à chaque situation en altérant le moins possible la qualité de vie de la famille.
Dr Geneviève Démonet