A côté des agents diminuant la résorption osseuse sont apparus récemment des traitements anti-ostéoporotiques dits anaboliques, comme la parathormone capable d’augmenter la formation osseuse, de renforcer la résistance de l’os et de diminuer le risque fracturaire. Chez la souris la PTHrP, protéine apparentée à la PTH activant les mêmes récepteurs et sécrétée au niveau du tissu osseux, est un régulateur physiologique essentiel de l’ostéoformation, et probablement aussi de la résorption.
L’action anabolique de la PTH résulte de la stimulation de la différenciation des précurseurs ostéoblastiques et de l’inhibition de l’apoptose ostéoblastique. Il semble également que les ostéoclastes, transitoirement activés par la PTH dans les unités fonctionnelles de remodelage, contribuent également à promouvoir la différenciation des précurseurs ostéoblastiques et participent ainsi à la formation osseuse.
L’administration de PTH à dose pharmacologique active de nombreuses unités fonctionnelles de remodelage, ce qui explique l’apparition secondaire de signes d’augmentation de la résorption. L’utilisation d’analogues de la PTH ou de la PTHrP, dont le contact avec le récepteur commun PTH/PTHrP est plus court, pourrait représenter une amélioration.
Les études génétiques chez l’homme et la souris ont fourni de nouvelles pistes pour la recherche d’autres agents, capables par exemple de moduler l’activité de la voie de signalisation canonique des protéines Wnt (Wingless) dans le sens d’un effet anabolique net. Cette voie joue un rôle majeur dans l’ostéoblastogénèse et l’inhibition de deux de ses antagonistes, Dickkopf-1 et la sclérostine, a déjà fait la preuve de son succès dans des modèles animaux. Les anticorps neutralisants anti-sclérostine sont un puissant inducteur d’ostéoformation dans les études précliniques humaines et semblent très prometteurs dans les premières études cliniques, avec un effet anabolique sans signes d’augmentation de la résorption. D’autres mécanismes de découplage de l’anabolisme et de la résorption osseuse sont à l’étude.
Dr Odile Biechler
