Les promesses de la chirurgie transvaginale

Les techniques chirurgicales ne cessent décidément d’évoluer. Après la chirurgie laparoscopique puis coelioscopique, la chirurgie par les voies naturelles, dite NOTES pour Natural Office Transluminal Endoscopic Surgery, a vu le jour il y a quelques années. Nul doute que la technique risque de bouleverser profondément la face de la chirurgie, et notamment de la chirurgie digestive.

L’abord chirurgical par les voies naturelles évite les incisions abdominales sources de douleurs et de convalescences parfois longues. Finies les cicatrices inesthétiques classiquement associées à la chirurgie conventionnelle. Les premières évaluations semblent aussi démontrer une diminution du risque infectieux et des complications herniaires à distance.

Deux équipes chirurgicales ont présenté leurs travaux lors du dernier congrès DDW (Digestive Disease Week). Sleeve gastrectomie (gastrectomie longitudinale), appendicectomie et cholécystectomie ne rimeront peut-être bientôt plus avec cicatrices abdominales inesthétiques. Ces trois types d’interventions peuvent en effet être réalisés désormais par voie transvaginale.

Si les avantages de cette voie d’abord pour l’appendicectomie (1) semblent à première vue limités à une atténuation de la douleur et au souci esthétique, ils  sont plus évidents dans la chirurgie de l’obésité (2) où les risques infectieux et d’éventrations sont plus élevés. En effet, alors que la sleeve-gastrectomie par laparoscopie nécessite cinq à sept incisions abdominales, l’intervention par voie transvaginale ne requiert que deux petites incisions de l’abdomen et une incision vaginale.

Ces deux types d’intervention ont encore une diffusion très confidentielle. Ce n’est plus tout à fait le cas de la cholécystectomie, qui a connu un lancement plus médiatisé. Lors de la DDW, une équipe argentine (3) a présenté les conclusions de 22 interventions effectuées par voie transvaginale, avec un contrôle laparoscopique par trocard ombilical. Une seule intervention a échoué pour cause d’adhérences pelviennes, les autres patientes ont été suivies pendant 2 mois après l’intervention. La cicatrisation est obtenue en un mois environ, aucun dysfonctionnement sexuel n’est signalé, notamment aucune dyspareunie, et deux des patientes ont démarré une grossesse dans les suites opératoires.

Par sa simplicité, sa sécurité et son efficacité, la version transvaginale de la technique NOTES supplantera-t-elle bientôt les techniques plus conventionnelles ?

L’avenir nous le dira.

Dr Roseline Péluchon

Références
(1)Horgan S et coll. : NOTES Transvaginal Appendecectomy
(2)Horgan S et coll. : Natural Orifice Translumenal Endoscopic Surgery (NOTES) Transvaginal Sleeve Gastrectomy-Initial Human Experience in the United States.
(3)Laudanno OM et coll. : Transvaginal NOTES®Cholecystectomy : Postoperative Gynecological Evaluation
Digestive Disease Week (Chicago) : 30 mai-4 juin 2009.

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