La France est l’un des pays où les méthodes de contraception sont les plus accessibles. Cependant, selon le rapport d’information sur l’application de la loi du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception déposé par Marie Bérangère Poletti (député de la première circonscription des Ardennes) le nombre d’IVG en France, qui serait d’environ 200 000 par an, ne diminue pas.
Une des explications de ces données décevantes est que la pilule contraceptive est presque toujours la méthode proposée aux femmes, alors même que de plus en plus de moyens contraceptifs sont disponibles. Il y a donc un effort d’information à faire sur ce sujet auprès des professionnels comme auprès des patientes.
Les nouveaux médias comme Internet doivent naturellement occuper une place importante dans cet effort, et cette information doit s’intégrer dans une approche plus globale sur le thème de la sexualité.
Il s’agit aujourd’hui de s’adapter aux modifications des pratiques sexuelles qui ne sont pas les même qu’il y a 40 ans lorsque la pilule est apparue, ou qu’il y a 20 ans à l’heure où la prévention des maladies sexuellement transmissibles était la préoccupation la plus brûlante.
La consultation et ses enjeux
Pour les gynécologues, de nombreux enjeux sont compris dans la question de la contraception. Il faut identifier les contraintes des traitements, prévenir les oublis, évaluer la connaissance et la compréhension des mécanismes de la fertilité féminine etc…
Lors de la prescription d’une première contraception, mère et fille sont souvent présentes ensemble lors de la consultation. Les contrastes entre les attentes de l’une et l’autre sont alors frappants. La première est dans une optique de protection de sa fille, la seconde, dans une perspective de découverte. Et tout cela sans compter la méconnaissance que la mère peut avoir de la vie sexuelle de sa fille. Bien entendu, c’est à la fille de choisir la contraception et le praticien doit la faire accepter à la mère.
La pilule contraceptive, qui est donc massivement prescrite, est néanmoins parfois inadaptée, et ce particulièrement chez les jeunes femmes. Leur vie sexuelle n’est parfois pas régulière, et cette période étant associée à une relative hyperfertilité, les échecs de la contraception sont le plus souvent le fait de femmes ayant entre 15 et 30 ans.
La consultation a donc un rôle capital et notamment dans l’objectif de proposer un plus large choix de méthodes contraceptives, et sortir de l’égalité contraception = pilule.
Le moyen choisi doit être adapté à la vie de chaque patiente, et le praticien doit participer à ce choix, en adaptant l’information à sa patiente et en répondant aux questions exprimées ou non.
Nouvelles méthodes : la souplesse du patch
Le laboratoire Codepharma a réalisé une enquête sur Internet auprès de 229 femmes sur le thème de la vision de la contraception par les mères et les filles. Cette enquête confirme les disparités des attentes entre mères et filles, et la « suprématie » de la pilule sur le terrain de la contraception (avec l’habituel trio de tête : préservatif masculin – pilule – stérilet).
Il s’agit aujourd’hui de proposer des méthodes permettant à la fois une bonne efficacité et une diminution des contraintes causées par une prise quotidienne. Ces nouvelles méthodes existent et on possède désormais pour celles-ci un recul suffisant. Il s’agit de l’anneau intra-vaginal et du patch. Ainsi, et pour ne parler que du patch, cette nouvelle méthode présente une efficacité égale à la pilule, en ayant l’avantage de la souplesse d’une prise hebdomadaire.
AMH