Les essais d’immunisation contre les dépôts amyloïdes dans la maladie d’Alzheimer n’ont pas permis d’améliorer les troubles cognitifs, aussi la recherche se tourne-t-elle vers la lutte contre l’agrégation de la protéine tau sous forme de filaments pathologiques dans les cellules nerveuses : la phosphorylation anormale de la protéine Tau entraîne un changement de sa conformation favorisant cette fibrillogénèse.
Dans un modèle murin de tauopathie, des souris présentant une dégénérescence neuro-fibrillaire ont été immunisées par l’administration d’un mélange de protéines tau anormalement phosphorylées. Des anticorps anti-protéine tau ont été mis en évidence dans leur sérum et une diminution d’environ 40% des neurofibrilles pathologiques a été constatée dans le cerveau et la moelle épinière des animaux immunisés par rapport aux témoins.
Aucun trouble neurologique ne s’est manifesté avec un recul d’au moins 8 mois, ce qui écarte le risque d’encéphalite relevé lors d’essais avec une protéine tau native. L’immunothérapie dirigée contre des protéines tau anormalement phosphorylées représente une thérapeutique potentielle de la dégénérescence neurofibrillaire.
Dr Odile Biechler