Selon les recommandations, un cancer de la prostate diagnostiqué
au stade pT3 n0/x à l’issue de la prostatectomie peut
justifier la mise en route d’un traitement adjuvant, radiothérapie
ou hormonothérapie. Un observatoire de ces traitements adjuvants a
rendu publics les premiers résultats d’une enquête réalisée auprès
de 97 médecins dans le but de renseigner les options thérapeutiques
choisies après une prostatectomie pour cancer prostatique, et les
éléments déterminant le choix thérapeutique. Au total 1092 patients
ont été enregistrés de septembre 2006 à février 2008, avec le
diagnostic de tumeurs T2, T3 N0 M0 selon la classification TNM. Ils
étaient 403 dont la tumeur était localement avancée au stade
pT3 pN0.
L’option thérapeutique la plus souvent choisie était la
radiothérapie, dont 47,2 % des patients ont bénéficié, puis venait
l’association radiothérapie + hormonothérapie pour 26,4 % d’entre
eux et l’hormonothérapie seule pour 16,4 %. Enfin ils étaient 10 %
à n’avoir pas reçu de traitement adjuvant. Les patients bénéficiant
de l’hormonothérapie seule recevaient le plus souvent un
anti-androgène (10 % du total des patients), ou un analogue de la
LH-RH (4,5 %) ou l’association des deux (2,4 %).
Pour décider d’une option thérapeutique, les médecins interrogés prenaient essentiellement en considération deux critères, une espérance de vie supérieure à 10 ans et la présence de marges positives. L’espérance de vie était le facteur décisif pour 55,6 % des choix d’hormonothérapie seule, 73,9 % des décisions de radiothérapie et 62,1 % des décisions d’association des deux. La présence de marges positives quant à elle, déterminait 66,7 % des choix d’hormonothérapie, 69,6 % des choix de radiothérapie et 63,1 % des choix de l’association. Les praticiens ayant décidé d’une hormonothérapie seule en blocage simple l’avaient fait en se basant sur un score de Gleason élevé.
L’évaluation des facteurs influençant la décision des
prescripteurs est sans aucun doute un élément essentiel et
intéressant de l’observation des pratiques médicales en général,
utile pour les praticiens attachés à l’amélioration de leurs
pratiques.
Dr Roseline Péluchon