E. NEUMANN, N. AITA, T. GALLARDA,
Centre d’Evaluation des Troubles Psychiatriques liés au
Vieillissement,
SHU Hôpital Sainte-Anne, Paris
Mme P., âgée de 57 ans, vient consulter pour la première fois en octobre 2006. Elle est accompagnée de sa fille, de son petit-fils, d’une amie de sa fille et du bébé de cette amie. L’ambiance est plutôt sereine, presque joyeuse. La patiente se présente physiquement comme très apprêtée, maquillée, peut-être un peu excessivement, et habillée à la dernière mode. C’est une ancienne commerçante du quartier du Marais, qui est restée proche des métiers de la mode (styliste dès l’âge de 16 ans). Son attitude, polie et affable, se complète d’une légère mais certaine agitation motrice.
Elle tient mal en place, le regard un peu hagard, observe constamment l’environnement, revenant toujours vers sa fille, comme pour attendre un conseil, un avis ou un ordre. D’ailleurs, elle n’entreprend rien sans demander « l’autorisation ». Dès l’entrée dans le cabinet de consultation, elle semble perdue, ne prenant aucune initiative ne sachant même pas comment il faut se lever de son fauteuil de salle d’attente, quelle porte il faut franchir, où et comment il faut s’asseoir. Après avoir fait environ deux tours sur elle-même, elle se laisse enfin guider dans le bureau.