Les produits minéraux sont utilisés dans les matériaux de gros œuvre (pierre, brique, plâtre, chaux, ciment, béton). Ils posent plus de problème (atteinte cutanée ou respiratoire) lors de la construction que lors de l’habitation des locaux.
Les laines minérales (verre, roche) pourraient paradoxalement être classées parmi les produits écologiques : elles sont issues à 90 % de matières inépuisables et issues du recyclage (basalte, sable, verre). Le liant qui les compose a été modifié en 2009 et émet moins de formaldéhyde. Les fibres ne sont plus classées cancérigènes.
Les traitements de surface des revêtements de sol peuvent poser problème : traitements anti-tâches, béton ciré fortement solvanté, colle des carrelages (préférer les phases aqueuses label Emicode EC1 ou une pose scellée sur chape).
Les produits dérivés du bois libèrent des composés organiques volatiles : aldéhydes, terpènes. Les colles polyuréthanes sont à préférer. Il faut éviter les finitions huilées et privilégier les produits de préservation en phase aqueuse.
Le formaldéhyde est dégagé par combustion et par les résines pour colles. Il provoque des irritations oculaires et respiratoires, des céphalées, des allergies cutanées et est un co-facteur de la réponse aux allergènes.
Les terpènes sont présents dans les parfums, les huiles essentielles. Le limonène est très irritant, sensibilisant et libère du formaldéhyde par oxydation …
Les isolants bio-sourcés sont composés de matières premières végétales ou animales (bois, liège, cellulose, chanvre, plumes…) mais aussi de dérivés pétroliers (polyester). Il faut se méfier des retardateurs de flamme et des antifungiques (l’acide borique est classé R2, toxique sur la reproduction). Les fibres de cellulose ont un caractère pro-inflammatoire.
Les peintures végétales ne sont pas non plus sans risque : elles peuvent contenir de la colophane, des terpènes, de la térébenthine, de l’huile de lin... Elles peuvent émettre du formaldéhyde par oxydation. Il faut préférer les peintures minérales conformes aux exigences du protocole AFSSET (2009).
Le faible impact environnemental d’un produit n’est donc pas la garantie d’un faible impact sanitaire…
Dr Geneviève Démonet
