
L’arrivée de l’imatinib dans la leucémie myéloïde chronique (LMC) a représenté un pas de géant en hématologie. L’efficacité sans précédent de ce médicament ciblé sur Bcr-Abl, « l’oncoprotéine à abattre » dans cette maladie permettait enfin l’espoir d’une vie exempte du spectre de la transformation aiguë et d’une issue fatale pour un grand nombre de patients. L’imatinib n’est désormais plus seul, et ses descendants, les inhibiteurs de seconde génération (ITK-2G) jusqu’à présent cantonnés à la seconde ligne, sont désormais évalués en première ligne chez des patients atteints de LMC phase chronique nouvellement diagnostiquée. Au cours de cette 15e édition du congrès annuel de l’European Hematology Association qui vient de se terminer à Barcelone, ont ainsi été présentés les résultats à 18 mois de l’essai ENESTnd qui compare l’imatinib et le nilotinib, inhibiteur plus puissant et plus spécifique de Bcr-Abl, ainsi que les résultats à 12 mois de l’essai DASASION qui compare l’imatinib et le dasatinib, inhibiteur centré sur les kinases Src, également très actif contre Bcr-Abl. En ce qui concerne le bosutinib, il nous faudra encore attendre.
Les résultats des essais comparant le nilotinib et le dasatinib à l’imatinib sont impressionnants. Demeurent néanmoins des questions médicalement pertinentes auxquelles aucune réponse ne nous est apportée à ce jour et qu’il faut nous poser : la survie globale sera-t-elle encore améliorée ? Faudra t-il proposer ces ITK-2G à tous ? Ou devons nous réserver ces médicaments aux patients à haut risque en première ligne et conserver l’imatinib chez les autres, tout en adoptant des critères de changement de traitement plus rigoureux en seconde ligne ? Quel sera le profil de résistance des patients résistants aux ITK-2G prescrits d’emblée, devons nous nous attendre à de rares, mais cruelles mutations, en particulier la T315I ? Quelle sera la tolérance à long terme des ITK-2G ? Ces médicaments permettront-ils d’entrevoir la guérison ?
Dans le lymphome de Hodgkin au stade localisé, les standards thérapeutiques sont également en passe d’évoluer. Comme le montre A. Engert et coll., le lymphome de Hogkin à un stade non avancé est une maladie curable dans plus de 9 cas sur 10 avec des protocoles de moins en moins agressifs.
Quelles ont été selon vous les principales informations apportées par ce Congrès ? |