AC
Publié le 12/08/2010
Incendies en Russie : une « soupe de polluants » dangereuse
Les fumées d'incendies qui polluent depuis deux semaines la Russie
seraient très dangereuses pour la santé respiratoire et
cardiovasculaire. Interrogés dans la presse, plusieurs experts
français ont évalué les risques de ce désastre sanitaire. Le Pr
Christos Chouaid, pneumologue à l’hôpital Saint-Antoine de Paris,
évoque un « risque de décompensation (aggravation) pour tous ceux
qui ont une maladie respiratoire chronique (asthme, BPCO). De son
côté, le Pr Bruno Housset, président de la Fédération française de
pneumologie, indique que « les nanoparticules (diamètre inférieur à
0,1 micron) sont probablement responsables de l'effet
cardiovasculaire (infarctus, attaque cérébrale); elles rentrent
loin dans les poumons et passent dans le sang » et ajoute que « les
masques (type chirurgicaux) ne servent pratiquement à rien: ils ne
protègent pas contre les particules fines, les gaz ». Le bois qui
brûle donne des centaines de produits de combustion comme les
hydrocarbures polycycliques cancérogènes, le benzène, l'ammoniaque,
le dioxyde d'azote qui se transforment en ozone toxique sous
l'effet des UV. Le dioxyde de soufre génère, pour sa part, des
acides dans l'atmosphère. Une vraie « soupe de polluants », résume
le Pr Housset. La pollution aérienne provenant de feux de végétaux
pourrait aussi être dangereuse : si l’on ne dispose que de peu de
données sur le sujet, on sait néanmoins que des feux de forêt et de
tourbières survenus en Asie du Sud-Est en 1997-1998 avaient
augmenté entre 5 et 25 fois les cas de pneumonie de la région et
accru de 50 % les infections des voies respiratoires supérieures
dans les zones les plus touchées.
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