Thérapie comportementale contre relaxation dans le TDAH de l’adulte

Le « trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » (TDAH) s’avère relativement fréquent à l’âge adulte, sans être la maladie du siècle. L’expression clinique de ce « désordre » est à l’origine d’une souffrance et d’un handicap qui ne sauraient être ignorés. Force est de constater que la pharmacothérapie est ici d’un secours indéniable quoique modeste. Elle ne saurait être suffisante à elle seule, de sorte qu’il est licite de se tourner vers d’autres stratégies thérapeutiques non médicamenteuses, toute innovation réelle étant à l’évidence la bienvenue.  A cet égard, faut-il préférer la thérapie comportementale cognitive (TCC) à la relaxation (REL) ? Une étude randomisée tente de répondre à cette question.

Au total, entre novembre 2004 et juin 2008, cet essai réalisé aux Etats-Unis a inclus 86 patients atteints d’un TDAH et chez lesquels les symptômes persistaient en dépit d’une pharmacothérapie bien  menée. Le suivi a été mené jusqu’en juillet 2009 et, à son terme, il restait 70 participants.  Deux groupes ont été constitués par tirage au sort. Dans l’un comme dans l’autre, 12 séances individuelles de TCC ou de REL, cette dernière avec un support éducatif ont été instaurées en plus de la pharmacothérapie. L’évaluation des effets symptomatiques a reposé sur deux  échelles complémentaires, l’une spécifique de la maladie, l’autre globale appréciant l’état clinique. L’observateur n’avait, comme il se doit, aucune information sur le traitement.

La TCC a eu des effets plus positifs que la REL, ceci sur les deux échelles évoquées (respectivement p=0, 03 et p=0,02). Parallèlement, les patients se sont sentis mieux avec la TCC (p<0,001 versus REL) et le nombre de répondeurs s’est avéré plus élevé dans le groupe TCC, que l’on fasse référence à l’échelle globale ou l’échelle plus spécifique, soit respectivement 53 %versus 23 % (odds ratio, OR=3,80 ; p=0,01) et 67 % vs 33 % (OR=4,29 ; p=0,002). Chez les répondeurs, l’efficacité symptomatique de la TCC s’est maintenue à long terme, à 6 comme à 12 mois.

En cas de TDAH partiellement ou totalement réfractaire à la pharmacothérapie, il semble plus opportun d’instaurer une TCC plutôt qu’une REL même avec support éducatif, si l’on en croit les résultats de cette petite étude randomisée. L’effet symptomatique maintenu au long cours plaide largement en faveur de la TCC, tout au moins chez les répondeurs.

Dr John Sorri

Référence
Safren SA et coll. Cognitive Behavioral Therapy vs Relaxation With Educational Support for Medication-Treated Adults With ADHD and Persistent Symptoms. A Randomized Controlled Trial. JAMA 2010 ; 304 :875-880.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article