La relation entre obésité et asthme a été établie par de nombreux travaux dans le passé. On sait par ailleurs que l’existence d’une hyperréactivité bronchique (HRB) augmente le risque de survenue de symptômes respiratoires et d’une baisse accélérée du VEMS (Volume Expiratoire Maximal Seconde). On peut donc s’interroger sur l’association éventuelle entre obésité et hyperréactivité bronchique.
C’était l’objet d’une étude menée chez 292 adultes âgés de 26 à 66 ans sélectionnés au hasard parmi la population d’Helsinki en Finlande.
La moyenne de l’index de masse corporelle (IMC) parmi la population étudiée était de 26 kg/m2.
Seize pour cent d’entre eux étaient obèses avec un IMC supérieur à 30. Treize pour cent avaient un VEMS inférieur à la normale.
L’interrogatoire des patients et la réalisation d’une spirométrie avec test de bronchodilatation avaient précédé l’évaluation de l’HRB par un test à l’histamine et la détermination de la dose nécessaire à l’abaissement du VEMS de 15 % (PC15VEMS).
L’IMC et l’HRB n’ont pas été associés de manière significative (PC15VEMS ≤ 1,6 mg : p = 0,098 ; PC15VEMS ≤ 0,4 mg ; p = 0,736) mais l’HRB s’est avérée corrélée au VEMS de base (PC15VEMS ≤ 1,6 mg, p < 0,001 ; PC15VEMS ≤ 0,4 mg, p = 0,003).
Le rapport VEMS/CVF (Capacité Vitale Forcée) chez les obèses était ≥ 0,70 à l’exception d’une personne.
Parmi les obèses, 27 % avaient un VEMS de base < 2,4 L. Chez ces personnes, le risque d’HRB (PD15VEMS ≤ 1,6 mg) était augmenté de 7,52 fois (IC 95 % 2,38-23,73).
Selon les résultats de cette étude, l’obésité n’est pas un facteur de risque d’hyperréactivité bronchique. Cependant, un VEMS bas sans obstruction bronchique chez l’obèse augmenterait le risque d’hyperréactivité bronchique.
Dr Geneviève Démonet