
Le natalizumab est un anticorps monoclonal humanisé dirigé contre la molécule d’adhésion alpha intégrine. Il est utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP). L’observation de 4 cas de mélanome malin cutané chez des patients recevant ce traitement a suggéré qu’il pouvait favoriser l’apparition de ce type de tumeur.
Une équipe de Nice a entrepris une étude prospective chez des malades traités par natalizumab pour une SEP. Tous ont bénéficié d’un examen dermatologique et dermatoscopique tous les 6 mois. L’évolution des naevus était évaluée sur des photographies et une exérèse était éventuellement proposée sur des critères dermatoscopiques.
Quarante-quatre patients ont été inclus et 248 naevus examinés. La durée moyenne de suivi a été de 14 mois. Sur cette période une modification a été observée au niveau de 17 naevus (6,8 %). Ces modifications étaient nettes dans 12 cas (4,8 %) et 5 lésions ont été enlevées devant l’importance des changements cliniques. Pour aucune d’entre elles, l’aspect histologique n’était en faveur d’un diagnostic de mélanome.
Ces données semblent donc infirmer un lien entre natalizumab et mélanome. Le taux d’évolution des naevus constaté est identique au taux « spontané » d’évolution des naevus rapporté dans la littérature et comme le rappellent les auteurs de cette publication, si le rôle de l’alpha intégrine est suspecté dans l’évolution agressive du mélanome, cette molécule d’adhésion ne semble pas favoriser la transformation de lésions bénignes en lésions malignes.
Dr Patrice Plantin