Greffe de bronche : encore une première française !

Paris, le jeudi 3 mars 2011 – Si l’on veut s’opposer frontalement à tous ceux qui tiennent sur la France, voire sur sa médecine, un discours « décliniste », il suffit de s’intéresser aux exploits remarquables de notre chirurgie hexagonale. Outre les spectaculaires greffe de visage, les innovations des équipes françaises concernant des interventions particulièrement épineuses sont loin d’être exceptionnelles. On se souvient ainsi comment il y a quelques mois, le Dr Frédéric Kolb (Gustave Roussy) et le Professeur Philippe Dartevelle (Centre Marie Lannelongue, Plessis Robinson) ont présenté les résultats très prometteurs d’une série de greffe autologue de trachée.

Le patient va très bien

Aujourd’hui, le Professeur Martinod (Avicenne) présentera une prouesse similaire en évoquant le cas d’un patient de 78 ans ayant bénéficié en octobre 2009 de la première greffe de bronche artificielle. L’équipe des Professeurs Martinod et du professeur Dominique Valeyre s’est concentrée sur cette technique pendant de nombreuses années au sein du laboratoire de Recherche biochirurgicale dirigé par le Professeur Alain Carpentier, pionnier de la mise au point d’un cœur artificiel. « Notre démarche repose sur dix années de recherche » explique le Professeur Martinod. En octobre 2009, ces travaux ont enfin abouti à une première intervention chez l’homme. Chez un patient atteint d’un cancer a été greffé, en lieu et place de la bronche atteinte par la tumeur qui seule a été retirée, une paroi aortique (issue d’une banque tissulaire) renforcée par une petite structure métallique. Cette technique « a permis non seulement d’ôter la lésion cancéreuse avec des marges de sécurité plus importantes mais aussi d’éviter l’ablation complète prévue du poumon, intervention comportant (dans ce cas) un très haut risque de mortalité postopératoire » précise l’Assistance publique des hôpitaux de Paris. Aujourd’hui, le patient « va très bien » selon le Professeur Emmanuel Martinod. « Il justifie d’une surveillance régulière, mais il va bien, il marche, va dans sa maison de campagne » précise-t-il encore indiquant cependant la nécessité de se montrer « très prudent ». Alors que cette première fait aujourd’hui l’objet d’une publication dans les Annals of Thoracic Surgery, une étude incluant entre vingt et trente patients devrait débuter prochainement.

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