Marseille, le jeudi 24 mars 2011 – Les difficultés auxquelles doivent faire face les plus grands hôpitaux français, liées notamment à la pénurie de personnels ou au manque de lits, sont dénoncées depuis plusieurs mois. Ces récriminations ne permettent cependant pas toujours de percevoir l’ampleur du phénomène. L’exemple du service de réanimation pédiatrique de la Timone est sans doute plus évocateur. Le quotidien la Provence révélait en effet hier comment cette unité connaît une situation quasi constante de « surbooking ». Faute de pouvoir accueillir tous les malades, un nombre croissant d’interventions chirurgicales non urgentes doit être déprogrammé, parfois à la dernière minute. Le quotidien régional présente ainsi plusieurs témoignages de parents qui ont appris la veille voire le jour même que leur enfant atteint de différentes pathologies (parfois graves, notamment cardiaques) ne pourrait être opéré. « Ma fille, Hynde, 18 mois, atteinte d’une endocardite, était déjà au bloc, anesthésiée pour une opération à cœur ouvert de 18 heures. Le temps que j’aille chercher un café, je l’ai retrouvée dans le couloir. On m’a dit que l’opération n’aurait pas lieu : il n’y avait plus de place pour elle en réa », raconte ainsi une mère citée par la Provence. Le chef du service de chirurgie cardiaque, le professeur Bernard Kreitmann confirme l’existence de ce problème récurent. Il souligne que s’il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau, il tend cependant à prendre de l’ampleur en raison de « l’augmentation de notre activité (…). A l’arrivée, 25 à 30 % et parfois jusqu’à 40 % des interventions non urgentes doivent être déprogrammées ». Conscient des répercussions pour les enfants et les parents, l’établissement avertit dorénavant dûment les parents du risque de report de l’intervention « même au dernier moment » est-il notamment précisé.
M.P.
