Des avancées technologiques, pompe à insuline, holter glycémique, ont apporté des améliorations significatives dans la prise en charge des diabétiques de type 1. Une question demeure toutefois non résolue, celle du contrôle glycémique nocturne, alors que plus de la moitié des hypoglycémies surviennent pendant la nuit.
Depuis quelques années la mise au point d’un « pancréas artificiel » revient régulièrement à la Une de l’actualité. Le principe combine en quelque sorte trois technologies, le holter glycémique, la pompe à insuline et un algorithme de contrôle informatisé, formant les bases d’un système « en boucle fermée » : la pompe à insuline délivre une quantité d’insuline évaluée par l’algorithme en fonction du taux de glucose donné en continu par le capteur.
Le système a déjà fait la preuve de son efficacité sur le contrôle glycémique nocturne chez des enfants et adolescents diabétiques. Le British Medical Journal publie ces jours-ci les résultats d’une étude, comprenant deux petits essais croisés, et réalisée cette fois chez des adultes. Les patients diabétiques, déjà porteurs d’une pompe à insuline, étaient randomisés pour être traités pendant deux nuits par un « pancréas artificiel » ou par leur pompe à insuline seule, après avoir été monitorés pendant 120 heures pour optimiser la délivrance d’insuline par leur pompe. Dans l’un des groupes, les patients (n = 13) mangeaient vers 19 heures un repas contenant 60 g d’hydrates de carbone accompagné d’une dose d’insuline prandiale. L’autre groupe (n = 12) recevait vers 20 h 30 un repas plus riche, contenant 100 g d’hydrates de carbone, accompagné de 7,2 ml /Kg de vin blanc sec et d’une dose d’insuline, le repas se terminant dans ce groupe vers 22 heures.
Dans les deux cas de figure, le « pancréas artificiel » augmente le temps pendant lequel la glycémie nocturne est dans la cible fixée. Pour les patients du premier groupe, l’amélioration constatée est en moyenne de 15 % (3 -35 %), et de 25 % ( 2-39 %), pour les patients du deuxième groupe. Chez les patients bénéficiant du « pancréas artificiel » les hypoglycémies nocturnes diminuent de 3 % en moyenne (0 -20 %) et les taux inférieurs à 3 mmol/l après minuit disparaissent.
Les auteurs sont convaincus que l’utilisation du « pancréas artificiel » facilitera une maîtrise progressive des problèmes que pose la régulation des glycémies chez les diabétiques de type 1, en permettant notamment une réduction de la durée et de la sévérité des hypoglycémies, tout en améliorant le confort de vie des patients.
Dr Roseline Péluchon