Un an après le début de la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud, et alors que les vuvuzelas se sont tues, la FIFA publie sous la plume de Jiri Dvorak, le bilan médical de cet événement. Basé sur les données fournies par les médecins des 32 équipes finalistes (Alain Simon pour la France) regroupant 756 joueurs, c'est une image rassurante qui est fournie. En effet, avec 125 blessures en 64 matchs (soit un peu moins de 2 blessures par match, 61,1 pour 1 000 heures de jeu) et 104 blessures à l'entraînement (7,9 par 1 000 heures de jeu), la Coupe du Monde 2010 poursuit la tendance à la baisse entamée en 2002. Une évolution liée, selon les organisateurs, aux progrès de la prise en charge des joueurs au moment de l'échauffement, à l'amélioration des conditions d'entraînement, mais aussi, et surtout, à la stricte application des règles d'arbitrage qui punit sévèrement tout contact par l'arrière ou visant à l'intégrité des joueurs.
Pratiquement, la majorité des blessures pendant le match (64,5 %) et à l'entraînement (40,4 %) sont consécutives à un contact, près d'un quart des blessures encourues de la sorte ayant été sanctionnées par un coup franc, les autres étant jugées comme des « faits de jeu » par les médecins des équipes concernées. Par ailleurs, un tiers seulement des blessures se présentent en cours de première mi-temps, le nombre de blessures augmentant régulièrement avec la progression du match.
Sans surprise, ce sont les membres inférieurs qui ont le plus souffert de ces contacts (79,6 %), la tête et le cou (10,4 %), les extrémités supérieures (9,6 %) et le tronc (6,4 %) étant moins souvent atteints en cours de match. Les mêmes proportions valent pour l'entraînement où cependant, les lésions de surentraînement sont en cause dans près d'un quart des cas.
Quant aux conséquences de ces blessures, un peu plus d'un tiers d’entre elles (34,8 %) n'ont pas empêché le joueur de continuer le match. Les autres blessures ont entraîné une absence de 1-3 jours dans 52,7 % des cas et de 4-7 jours dans 8,0 % des cas tandis que seules 3 fractures ont été recensées et ont exclu le joueur de la compétition. Les blessures à l'entraînement ont entraîné la même proportion d'arrêts.
A côté de cela, 89 joueurs (soit 12 %) ont eu recours dans 99 cas à leur médecin pour maladie, le plus souvent pour infection respiratoire aiguë (40,4 %) ou gastro-intestinale (21,2 %). Mais il est frappant de constater que dans 10,1 % des cas, la plainte principale a aussi été une insomnie. Enfin, 4 % seulement des affections recensées ont été reliées à l'effort, la plupart des maladies enregistrées (59,1 %) n'ayant pas conduit le joueur à renoncer au match ou à une séance d'entraînement.
Dr Dominique-Jean Bouilliez