Rougeole : une campagne d’incitation à la vaccination de grande ampleur

Paris, le vendredi 14 octobre 2011 – Le rêve d’une éradication de la rougeole en Europe au début du XXIème siècle est bien loin. L’inconscience des populations refusant de s’inquiéter d’une maladie considérée, à tort, comme toujours bénigne, les polémiques stériles autour du vaccin et l’absence de réel engagement des pouvoirs publics ont eu raison des objectifs fixés et pourtant parfaitement tenables. Aujourd’hui, dans plusieurs pays européens, la couverture vaccinale est insuffisante pour permettre une disparition de la maladie, comme en Amérique du Nord. L’insuffisance vaccinale sonne le retour de la maladie et des épidémies non encore maîtrisées se sont déclarées. A cet égard, la France connaît l’une des pires situations de l’ensemble de l’Union européenne. Le nombre de cas de rougeole ne cesse en effet de croître, avec 14 600 cas depuis le début de l’année, soit un triplement par rapport à l’ensemble de 2010. De plus, la sous déclaration concernerait la moitié des cas selon la directrice du département des maladies infectieuses de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Cette flambée de rougeoles qui touche désormais le plus souvent des adolescents et des jeunes adultes s’accompagne de ce fait même d’une progression des cas graves. Depuis le début de l’épidémie en 2008, la rougeole a ainsi entraîné 4 000 hospitalisations, plus de 900 pneumopathies, 26 complications neurologies sévères et 10 décès.

Bastion de l’anti vaccination, le Sud connaît une couverture vaccinale plafonnant à 80 %

Une couverture vaccinale trop faible est sans conteste à l’origine de cette situation : 82 % des patients ayant contracté la rougeole ces trois dernières années n’avaient pas été vaccinées et 13 % n’avaient reçu qu’une seule dose de vaccin. Au total, ils seraient 1,6 millions de Français âgés de 6 à 29 ans à ne pas être immunisés contre la rougeole. Et cette couverture vaccinale déjà insuffisante au niveau national (elle ne dépasse pas les 90 % quand elle devrait atteindre au moins 95 %) connaît de fortes disparités. Dans le Sud de la France, elle oscille ainsi plus certainement autour de 80 %.

Différentes cibles pour un même message

Aujourd’hui, les pouvoirs publics sont bien décidés à susciter  une véritable prise de conscience au sein de l’opinion publique et auprès des professionnels de santé pour renverser cette tendance. Un premier volet d'une vaste campagne s’adresse aux médecins, pharmaciens et infirmières à travers la presse professionnelle afin de rappeler l’importance de la première vaccination chez les plus jeunes et de la vérification du carnet de santé pour les adolescents et les jeunes adultes. Par ailleurs, une campagne à destination des 15 à 30 ans vise à dénoncer les idées reçues : non la rougeole n’est pas (ou plutôt plus) une « maladie de l’enfance » et les manifestations de cette affection sont bien plus graves lorsqu’elle est contractée à l’âge adulte. Les radios écoutées en priorité par les publics jeunes seront notamment mises à contribution pour relayer ce message. Enfin, un volet de cette opération de sensibilisation s’adressera aux mères de famille de 40 à 60 ans à travers la presse féminine notamment. « Vos enfants ont entre 15 et 30 ans, ils sont probablement concernés par la rougeole, vérifiez leur carnet de santé, parlez en à votre médecin » rappelleront spots télévisés et radiophoniques.

Aurélie Haroche

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