Paris, le jeudi 1er mars 2012 - Depuis plusieurs décennies, les plus farouches opposants à l’avortement aux Etats-Unis rivalisent d’ingéniosité pour faire adopter des lois qui restreignent ou tentent d’empêcher le recours à l’IVG. Parmi ces dispositions, l’obligation pour toutes femmes souhaitant avorter de réaliser une échographie a été souvent défendue. Une telle mesure existe ainsi dans sept états (en Alabama la loi précise notamment que le moniteur doit être tourné vers le visage de la femme). Le Mississipi et la Virginie élaborent actuellement des dispositions similaires.
Dans ce dernier état, la polémique a fait rage. Tant et si bien que les groupes favorables à la liberté de l’avortement ont obtenu que les femmes ne puissent pas être contraintes à subir une échographie endovaginale et que celles victimes d’un viol ou d’un inceste ne soient pas concernées. Néanmoins, un texte imposant pour toute autre demande d’avortement la réalisation d’une échographie classique a bien été adoptée par 21 voix contre 19 par les sénateurs de l’état et doit désormais être examinée par la Chambre des Représentants, acquise aux Républicains. Cette nouvelle manifestation de la persistance d’une lutte acharnée entre anti et pro avortement aux Etats-Unis laisse en suspens une question : quelle « efficacité » les partisans d’un tel dispositif pensent-t-ils réellement pouvoir en tirer ? Sont-ils si fortement convaincus de l’influence que pourrait avoir le fait de « voir » le fœtus sur la détermination des femmes ?
M.P.