Paris, le jeudi 22 mars 2012 – Bien sûr, les résultats des très nombreux sondages publiés à la veille des élections présidentielles donnent quelques indications sur le candidat pour lequel les Français voteront majoritairement. Il est cependant d’autres éléments qui peuvent permettre d’anticiper l’issue de élection. Le sujet est vaste et nombre de politologues y ont consacré leur vie qui ont tenté de déterminer comment l’âge, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle des électeurs pouvaient contribuer à les faire tendre vers l’un ou l’autre bord de l’échiquier politique. Ce qui conduit naturellement à s’interroger aussi sur les répercussions de certaines propositions de campagne sur le choix de certains corps de métiers.
Opération séduction (difficile et inutile ?)
Les hommes politiques, eux, en sont bien convaincus. Leur objectif premier est en effet de séduire : en approuvant des revendications séculaires, en reconnaissant la souffrance des uns et en saluant le mérite des autres. L’exercice est délicat : souvent à vouloir charmer certains, on se fait des ennemis d’autres. Parmi les corporations souvent sollicitées, figurent les professionnels de santé. Leur courage, leur détermination, leur engagement sont félicités à longueur de discours. Cependant, les propositions des candidats, destinées également à satisfaire l’ensemble des électeurs, peuvent parfois leur déplaire. Dès lors quel poids le programme santé des candidats a-t-il sur le choix des professionnels de santé ? Observent-ils à la loupe ce qui concerne leur métier et plus largement leur discipline ? La réponse semble négative si l’on en juge par les résultats du sondage réalisé sur notre site du 28 février au 14 mars auprès de 333 professionnels de santé : seuls 39 % assurent que le programme santé des candidats à l’élection présidentielle sera un déterminant essentiel de leur choix les 22 avril et 6 mai prochains.
![]() |
Sondage réalisé auprès de 333 professionnels de santé du 28 février au 15 mars |
D’abord la santé du pays
Dans leur majorité (60 %) donc, les praticiens n’ont pas pour principal angle de vue politique des considérations corporatistes. Il semble que leur vote soit inspiré par des aspirations qui dépassent l’exercice quotidien de leur métier. Leur réponse cependant ne doit pas être uniquement interprétée comme le témoignage d’une volonté de laisser à distance leurs préoccupations personnelles mais suggère également que pour les soignants les grandes (et petites) questions sanitaires ne sont probablement pas un sujet premier dans une élection. Les Français eux, dans un sondage réalisé il y a quelques semaines par Louis Harris dans le cadre de la campagne actuelle avaient placé la santé comme leur troisième sujet de préoccupation après l’emploi et le pouvoir d’achat.
Aurélie Haroche