Qui a dit « Vous verriez l’effet dévastateur si quelqu’un se révélait contaminé après un don du sang positif donné par un gay ? »

Paris, le samedi 23 juin 2012 - Les déclarations de Marisol Touraine le 14 juin dernier, lors de la journée mondiale du don du sang, estimant que pouvait (et même devait) être mis fin à l'interdiction qui pèse sur les homosexuels de donner leur sang ont relancé la polémique sur le sujet. Avec en filigrane une question : est-ce vraiment une discrimination d'interdire aux homosexuels de donner leur sang? Bien sûr si l'on en croit les affiches qui ont fleuri sur la toile aux alentours du 14 juin, se réclamant des 25 000 « homodonneurs » laissés à la porte des centres de don. Bien sûr si l'on en croit les déclarations du ministre, Marisol Touraine assurant : « Le critère de l’orientation sexuelle n’est pas en soi un risque. En revanche la multiplicité des relations et des partenaires constituent un facteur de risque quelle que soit l’orientation sexuelle et le genre ».

Vous avez dit : discrimination ?

Non contente d'être démentie par les chiffres déjà ici rappelés, cette assertion est également fortement remise en cause par les militants associatifs dévoués à la lutte contre le Sida et qui connaissent donc bien le profil de l'épidémie. Ces derniers semblent vouloir rappeler que doivent être considérées comme discriminatoires les décisions ne reposant sur aucune donnée vérifiée et ne semblant destiner qu'à nuire à la personne visée. Avec le don du sang on en est loin. Non seulement, les chiffres semblent justifier de restreindre fortement les dons provenant d'hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, mais en outre l'impossibilité de donner son sang qui concerne de nombreuses autres personnes ne saurait être assimilée à une privation de droit. Ce que l'association Aides résume ainsi : «le don du sang n’est pas fait pour démontrer l’égalité des droits». Moins soumis à l'obligation de présenter les choses sous une forme policée, Christian Saout ancien président d'Aides s'emporte pour sa part : « Ne mélangeons pas tout. Vous verriez l’effet dévastateur si quelqu’un se révélait contaminé après un don du sang positif donné par un gay ». Preuve s'il en était besoin que l'on peut être militant associatif sans être aveuglé par l'idéologie. Leçon à suivre sans doute pour certains politiques.


Illustration : Christian Saout

Léa Crébat

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